Une ligne
éditoriale claire
Varoujan
Sirapian
Aujourd’hui,
dans
le cadre des
élections
américaines,
les rédactions se
montrent divisées
dans leur manière de les aborder, ce qui ne manque pas de susciter
différentes réactions.
Parmi
elles, il est, entre autre, reproché aux
médias
de ne pas se limiter à rapporter des faits avérés,
mais
d’intervenir par des commentaires orientés
qui ne seraient pas sans incidence sur les résultats
de campagnes électorales.
Par
conséquent
des voix s’élèvent
pour réclamer
des changements dans la conduite des médias
et particulièrement des médias
de masse.
Ce
fait met en
évidence
certains problèmes
qui concernent aussi le monde de l’édition.
Si
l’on prend, par exemple, les éditions Sigest
et qu’on étudie sa ligne éditoriale,
on peut
constater ce
qui la définit
et la caractérise.
Cette
maison d’édition, avec un catalogue qui compte plus de cent
ouvrages écrits, pour la plupart, en
français,
se concentre sur l’Europe,
l’histoire
des religions dans le monde arabe, l’Asie Mineure, le Proche-Orient
et le Sud Caucase
et traite de sujets géopolitiques et sociaux.
Une
maison d’édition comme
Sigest,
essaie d’accommoder plusieurs points de vue relatifs aux
problématiques qui touchent les régions citées ci-dessus.
À
considérer
sa
ligne éditoriale
dans
son ensemble, elle démontre
qu’une certaine déontologie
est préservée,
qui exclut
toute
thématique
liée
au racisme,
à
l’antisémitisme
et aux discriminations de minorités.
Dès
lors est rejetée toute négation de
génocides,
tels
ceux de l’Holocauste
ou
des
Arméniens,
pour ne citer qu’eux. À ce titre, ne figure pas au catalogue des
éditions Sigest
de littérature néo-nazie ou liée au
racisme-nationaliste de turkism.
Un
examen rapide des publications de
Sigest montre
que :
– concernant
l’Europe, sont étudiés
principalement
l’antagonisme
entre l’UE et la Russie — notamment au sujet de l’Ukraine et de
la Crimée —
et les questions stratégiques.
L’idée
ainsi
retenue est le respect des droits de l’homme, les valeurs de la
civilisation européenne
et la protection des frontières culturelles de l’Europe
vis-à-vis
du monde extérieur.
– s’agissant
de l’histoire
des religions, les ouvrages publiés concernent avant tout les
évolutions
majeures du monde islamique. Sont pris en compte, dès lors, les
récents
événements
qui se sont déroulés dans les pays arabes, mais aussi la question
israélo-palestinienne,
plus ancienne. À cet égard,
Sigest
suit
la même
ligne que celle qui a été adoptée
par
une grande
majorité d’experts,
à
savoir celle d’une solution
en
faveur de deux états
indépendants.
– pour
ce qui a trait à l’Asie Mineure, sont abordées, d’une part
la montée
de l’islamisme
et son influence
sur la situation géopolitique,
d’autre part la transformation qui a miné
de façon
substantielle la
démocratie
en Turquie. La discrimination envers les minorités
kurdes et alévis
(qui
représentent plus de 25 %
de la population de ce pays) et le non-respect de la liberté
d’expression
ont
creusé un
gouffre entre la Turquie et l’Union européenne.
– au
sujet du
Proche-Orient,
sont traitées les guerres en Irak, mais spécialement
en Syrie, guerres qui ont soulevé
des
questions quant aux interventions extérieures.
Les conséquences
de ces guerres ont mis en évidence
que les frontières
extérieures
de l’Europe
devaient
être protégées
de façon
efficace.
– dans
le Sud-Caucase, enfin, les sujets retenus concernent la
République
d’Arménie
et la République
du Haut-Karabagh (Artsakh) en ce qu’elles forment ensemble le point
extrême sud des frontières culturelles de l’Europe
au-delà duquel on entre dans un autre monde. Par ailleurs,
l’occupation de l’Arménie
occidentale et le non-paiement des indemnités
dues aux familles des survivants du génocide
des Arméniens
restent des questions politique et humanitaire majeures.
En conclusion et avec une telle ligne éditoriale, il va de soi que les éditions Sigest couvrent un large spectre de questions particulièrement sensibles. On comprend d’autant que certains esprits politisés s’engouffrent dans quelque brèche creusée par eux-mêmes pour détourner, à des fins purement diffamatoires, le sens de publications. De telles pratiques sont courantes et ne disqualifient que leurs tristes auteurs.
Tandis
que la démocratie appelle à l’expression d’autant de courants
de pensée qu’existent d’approches d’une situation, il serait
bon, dès lors, que chaque instance médiatique procède de même et
affiche, sans la masquer, la ligne éditoriale que suit sa rédaction.