jeudi 15 mai 2014

Le Génocide oublié de Rémi Brague… celui des Arméniens

Le Génocide oublié de Rémi Brague… 
celui des Arméniens


Rémi Brague, membre de l’Institut, professeur de philosophie à l’université Paris-I-Panthéon-Sorbonne était l'invité le mercredi 14 mai 2014 de La Grande Table sur France Culture, à l'occasion de la parution de son dernier ouvrage intitulé « Modérément Moderne » chez Flammarion.
Mathieu Potte-Bonneville, philosophe complice de La Grande Table était l’intervenant extérieur du jour, aux côtés de Caroline Broué et d'Antoine Mercier.


À la 20e minute de l’émission il est abordé le sujet des génocides et l’on apprend à ce moment-là que M. Brague mentionne dans le chapitre de son livre “Athéisme ou superstition”, les trois grands génocides du XXe siècle : à savoir la Shoah, le Goulag et le Cambodge. Cet extrait lu par Potte-Bonneville et commenté par Caroline Broué suscite la remarque de Potte-Bonneville de ne pas voir signalé le génocide du Rwanda, « pays intensément catholique » (sic).

Aucun des animateurs ne questionne l’auteur pour savoir pourquoi le Génocide des Arméniens n’est pas cité dans ce passage, et pire, semble ignoré de tous les grands intellectuels présents autour de cette Grande table. Curieux, non ?



Varoujan SIrapian
Président de l'Institut Tchobanian
Directeur de la revue Europe&Orient 

Turquie : manifestations et appel à la grève



282 morts, manifestations et appel à la grève


De nouveaux cadavres ont été retirés dans la nuit d'une mine de l'ouest de la Turquie où un accident est survenu mardi, portant à 282 le nombre de morts, a annoncé ce matin le ministre de l'Énergie.

"À 08H00 (locales) nous avons 282 morts", a déclaré Taner Yildiz à la presse.

Le précédent bilan de cette catastrophe dans la mine de charbon de Soma, située dans la province de Manisa, était de 274 morts.

De l'avis des autorités, il y aurait encore près de 90 mineurs coincés sous la terre, mais leurs chances de survie sont presque nulles.

"Nous n'avons pas retiré de mineurs vivants (du puits) ces 12 dernières heures", a d'ailleurs souligné le ministre, ajoutant que deux galeries étaient encore inaccessibles aux équipes de secours.

La confédération des syndicats de la fonction publique (KESK) en Turquie a annoncé mercredi soir qu'elle déclencherait un mouvement de "grève" jeudi pour protester contre la catastrophe minière de Soma qui a fait 274 morts selon un dernier bilan officiel, mais provisoire.

"Ceux qui dans le cadre de la politique de privatisation mettent en danger la vie des travailleurs au nom de la réduction des coûts sont coupables du massacre de Soma et doivent en répondre", déclare dans un communiqué mis en ligne sur son site la confédération syndicale.

Le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan a été vivement pris à partie mercredi par des manifestants qui lui reprochent de négliger la sécurité dans le secteur minier.

En dépit des efforts de secouristes, les espoirs s'amenuisaient pour retrouver vivants une centaine de mineurs encore bloqués sous terre dans la mine de charbon située à Soma (province de Manisa), dans l'ouest du pays.

Mercredi à Istanbul, des milliers de manifestants se sont heurtés à la police anti-émeute turque après l'accident, a constaté un photographe de l'AFP.

Les manifestants, pour la plupart membres de syndicats de gauche, ont scandé des slogans antigouvernementaux, la police répondant par des tirs de gaz lacrymogènes et de balles en caoutchouc.

Dans la soirée, la confédération des syndicats de la fonction publique (KESK) a annoncé sur son site qu'elle déclencherait un mouvement de "grève" dès jeudi pour protester contre ce qu'elle a appelé le "massacre de Soma".

M. Erdogan, qui s'est rendu sur place à la mi-journée, a fait état d'une "enquête approfondie" sur les causes de l'accident.

Il a promis de faire toute la lumière sur cette tragédie en rejetant toute responsabilité de son gouvernement, accusé de négligence dans ce drame, affirmant "que les accidents au travail arrivent partout dans le monde".

Sur place les secouristes s'activaient désespérément à ressortir un mineur vivant du puits, mais les brancards ne transportaient que des cadavres.

Un mineur d'une autre entreprise, Mustafa Yildiz, venu aider ses collègues n'a néanmoins pas perdu espoir.

"Là on va retourner au fond (...) pour essayer de sauver des gens, nos amis sont là, notre âme est avec eux, à l'intérieur, ce sont nos frères, ce sont nos pères, ce sont les nôtres (...), ce qui leur est arrivé aurait pu nous arriver à nous"

Un peu plus loin, un autre mineur qui vient juste de sortir de la mine, Murat Kurkoglu, affiche, lui, son pessimisme: "on va essayer de sortir ceux qui sont encore bloqués, un par un (...) Mais vous savez très bien qu'il n'y a plus d'espoir, c'est fini pour eux".

Le médecin responsable des secours pour l'association SAR (Search and Rescue), Erdem Bakin, a souligné les risques encourus par les sauveteurs.

"On ne va pas au-delà de 100 m au fond de la mine, personne ne peut aller jusqu'au bout, c'est impossible, car il y a de très grands risques d'asphyxie à cause du gaz", dit le spécialiste, tout en voulant garder un peu d'espoir.

Trois jours de deuil national ont été décrétés.

787 employés se trouvaient dans les galeries souterraines au moment de l'explosion mardi après-midi. Selon les autorités 363 mineurs ont été sauvés et, selon la compagnie qui gère la mine, "près de 450" .

- Le gouvernement critiqué -

 La responsabilité du gouvernement est pointée du doigt.

Selon les médias locaux, trois semaines auparavant, le parlement a refusé de former une commission pour faire un état des lieux sur la sécurité des mines en Turquie. Les trois partis d'opposition ont soumis des propositions qui ont toutes été refusées par l'AKP, le parti majoritaire de la justice et du développement.

Lors de son intervention à la mairie de Soma, M. Erdogan a balayé les critiques, donnant des exemples d'accidents survenus dans plusieurs pays occidentaux.

À sa sortie, plusieurs dizaines d'habitants en colère ont hué le Premier ministre, certains scandant "gouvernement démission" malgré un nombre important de policiers qui se sont immédiatement interposés.

Les manifestants ont donné des coups de pieds au véhicule dans lequel se trouvait le dirigeant turc.

Le ministère du Travail a, quant à lui, publié un communiqué dans lequel il affirme que la mine de Soma a été contrôlée en mars et qu'aucune atteinte aux réglementations en vigueur n'a été relevée

Le bureau du procureur régional a lancé mercredi une enquête judiciaire sur cet accident. (AFP, 14 mai 2014)

Manifestation contre Erdogan sur le site de l'explosion

Plusieurs dizaines d'habitants en colère de la ville de Soma (ouest de la Turquie), frappée par une catastrophe minière, ont manifesté contre le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan qui s'est rendu sur les lieux, l'appelant à démissionner, a rapporté l'agence de presse Dogan.

Des manifestants s'en sont pris à son véhicule officiel malgré un dispositif policier, lui donnant des coups de pied, selon l'agence.

M. Erdogan qui est sorti de la voiture sous les huées des protestataires est rentré dans un commerce avant d'en ressortir quelques minutes après, selon les images diffusées par cette agence.

Peu avant, le chef du gouvernement turc s'était adressé à la presse dans cette ville, annonçant un nouveau bilan provisoire de 238 mineurs tués à la suite de cette catastrophe industrielle, l'une des pires qu'ait connue la Turquie.

Il a aussi rejeté les critiques concernant une éventuelle négligence de son gouvernement islamo-conservateur, affirmant que les accidents miniers "se produisent partout dans le monde", en citant par ailleurs des accidents survenus aux XIXe et XXe siècles en Grande-Bretagne et en France notamment.

Selon les médias locaux, il y a trois semaines le Parlement avait refusé de former une commission pour faire un état des lieux sur la sécurité des mines en Turquie. Les trois partis d'opposition avaient soumis des propositions qui ont toutes été refusées par l'AKP, le parti majoritaire de la Justice et du développement dirigé par M. Erdogan.

Autres manifestations

L'accident a provoqué une nouvelle poussée de fièvre antigouvernementale dans le pays.

La police turque a tiré des gaz lacrymogènes mercredi à Ankara contre des centaines d'étudiants qui manifestaient contre le régime islamo-conservateur qu'ils tiennent pour responsable de l'accident qui a tué 205 mineurs dans l'ouest de la Turquie.

Les 700 à 800 manifestants voulaient marcher d'un campus d'Ankara au ministère de l'Énergie situé dans le même district, conspuant le gouvernement du Premier ministre Recep Tayyip Erdogan.

Les manifestants ont riposté à l'intervention de la police antiémeute, qui a aussi fait usage de canons à eau, par des jets de pierre.

Le drame, l'une des pires catastrophes industrielles de Turquie, a provoqué une forte réaction sur les réseaux sociaux notamment envers le gouvernement, accusé de négligence et d'indifférence contre le sort des travailleurs et des plus démunis en général, et des appels à manifester ont été lancés.

Des manifestations sporadiques ont eu lieu à Ankara et Istanbul, selon les médias.

Dans cette dernière ville, une quinzaine de personnes se sont couchées pendant dix minutes sur le sol du métro de Taksim, place emblématique de la mégapole, pour rendre symboliquement hommage aux victimes de la catastrophe.

Le régime turc a été la cible d'une fronde inédite l'été dernier, qui était précisément parti d'un projet d'urbanisation à Taksim, pendant laquelle des millions de personnes sont descendues dans les rues à travers le pays pour dénoncer son "autoritarisme" et sa "dérive islamiste". (AFP, 14 mai 2014)


INFO-TURK
 

mardi 6 mai 2014

"MY APOLOGY" from Zeynep Tozduman

Below is a public statement from the Chairperson of Izmir Council of Peace
Zeynep Tozduman, made on April, 2013

Frome ZEYNEP TOZDUMAN - Izmir,Turkey
April 24, 2013
 
MY APOLOGY
 
FROM ALL THE PEOPLES OF ANATOLIA SUBJECTED TO GENOCIDE
 
 
I apologize for every single day that we have remained silent since the days of genocide.
I apologize for our grandfathers who cooperated with the murderers carrying out the brutal massacre of 1.5 million people in Anatolia.
I apologize from your young girls for permanently burying their hopes into their dowry chests.
I apologize from all your people left dead without a proper burial, shroud or cemeteries.
I apologize for causing you to add the word 'converted - Donme' to your vocabulary.
I apologize from all your girls and women abused and raped, forcefully converted to Kurd, Turk, Alevi or Islam.
I apologize for forcing you to become the Diaspora and scatter like pomegranate seeds to all corners of the world.
I apologize for forcing you to long for your homeland with broken hearts from the faraway deportation points.
I apologize for preventing you from giving your children proper names and education in your mother tongue, a basic human right.
I apologize for confiscating your houses, properties, lands, farms, orchards, and shops to create our national economy, based on a disease of racism in this country.
I apologize for denying even the veryexistence of the original peoples of these lands after subjecting them to economic, cultural and political genocide.
I apologize for confiscating your places of worship (monastery, church, synagogue, Jem house, etc.) and converting them to mosques, museums, community centres or stables.
I apologize from the survivors of the genocide for even forbidding them from dreaming in their own language.
I apologize for forcing racism on you by making you repeat every morning 'So happy to be a Turk'.
I apologize for presenting your properties as gifts to your own murderers.
I apologize for transforming the Anatolian garden of different peoples to a cemetery of different peoples.
I apologize for realizing too late that the sorrow expressed in the song 'Sari Gelin' was in reality the sorrow of the genocide.
I apologize for wiping out the various original peoples of Anatolia, living on these lands long before the arrival of the Turks, and for trying to create a single nation state.
I apologize for creating a hell of murders in this country, instead of a heaven of humanity.
I apologize for burying all the  namedAgop, Kiriakos, Samuel, Ani, Maria or Sarkis in my city Smyrna as well as the rest of the country, burying our humanity in the process.
I apologize for committing crimes against humanity for one thousand and four hundred years in these lands.
I apologize for not realizing that fascism would eventually arrive and start killing us as well in these lands.
I apologize for not being able to put a stop to the denial and assimilation policies for one hundred years.
I apologize especially for our inhumane behaviour during the genocides of the Armenians, Assyrians, Pontic Greeks, Yezidis and Alevis.
And I apologize once again on this April 24 genocide commemoration day, for our inability to protect you and preserve our humanity.

vendredi 2 mai 2014

Un journaliste et une militante azéris persécutés à Bakou

Un journaliste et une militante des droits de l'homme azéris persécutés à Bakou


L’Azerbaïdjan n’a pas bonne presse auprès des organisations internationales de défense des professionnels de la presse comme des défenseurs des droits de l’homme. Les menaces que fait peser le régime de Bakou sur le journaliste et analyste politique azerbaïdjanais reconnu, Rauf Mirkadyarov, comme sur la militante des droits de l’homme Leyla Yunus ne sont pas de nature à rehausser son crédit. L’Azerbaïdjan figure dans le peloton de tête des pays à risques pour les journalistes, derrière toutefois sa plus proche alliée, la Turquie, et il ne faut donc pas s’étonner que celle-ci ait expulsé le 19 avril le journaliste azéri vers l’Azerbaïdjan où il a été aussitôt arrêté sous l’accusation de haute trahison que lui valent apparemment les nombreux voyages qu’il a effectués en Arménie. Le journaliste encourt une peine d’au moins 10 ans d’emprisonnement. Le sort de R. Mirkadyarov inquiète les organisations de défense des droits de l’homme, dont Human Rights Watch, qui se mobilisent pour que les gouvernements fassent pression sur l’Azerbaïdjan.

A Bakou, seul l’Institut pour la Paix et la Démocratie (IPD) a osé dénoncer l’arrestation du journaliste, victime expiatoire de l’interdit du régime azéri frappant tout contact entre citoyens de l’Azerbaïdjan et de l’Arménie. La directrice de l’IPD, Leyla Yunus, qui avait elle aussi fait part de sa consternation, en déplorant l’impossibilité d’un dialogue entre ONG azéries et arméniennes, du moins sur le sol de l’Azerbaïdjan, depuis une décennie de présidence d’Ilham Aliev, a payé le prix fort pour son engagement en faveur d’un dialogue arméno-azéri. La célèbre militante azérie des droits de l’homme, et son mari Arif, analyste politique de renom lui aussi, ont en effet été arrêtés à l’aéroport de Bakou le 29 avril, alors qu’ils s’apprêtaient à s’envoler pour Doha, d’où ils devaient se rendre à Paris puis à Bruxelles. Leyla Yunus, qui connaît bien la France, où elle s’est vue décerner la légion d’honneur, récompensant son courage et sa sincérité politique qui lui ont valu également le prix international Theodor Haecher, remis en Allemagne, devait rencontrer des responsables et militants européens, notamment à Bruxelles, où elle devait participer à un événement organisé par la Commission européenne. Mais l’arrestation consécutive de R. Mirkadyarov et de L. Yunus, sont sans doute plus dommageables au crédit du régime que les rencontres de la plus célèbre des militants des droits de l’homme de l'Azerbaïdjan prévues dans la capitale européenne, même si le président Aliev entend noyer la répression et les critiques qu’elle suscite dans le monde, dans un océan de pétrole.