mardi 27 décembre 2016

Occident : la réécriture du passé

L’art de la guerre 
Occident : la réécriture du passé 

Manlio Dinucci 


« Massacre de Berlin, pourquoi le terroriste a-t-il laissé ses papiers ? » : se demande le Corriere della Sera, en parlant d’« étrangetés ». Pour avoir la réponse il suffit de regarder le passé récent, mais de celui-là il n’y a plus de mémoire. 
Il a été réécrit par le « Ministère de la Vérité » qui — imaginé par George Orwell dans son roman de politique-fiction 1984, critique du « totalitarisme stalinien » — est devenu réalité dans les « démocraties occidentales ». Ainsi a été effacée l’histoire documentée des dernières années. 
Celle de la guerre USA/OTAN contre la Libye, décidée — comme le prouvent les emails de la Clinton — pour bloquer le plan Kadhafi de créer une monnaie africaine alternative au dollar et au franc Cfa. Guerre initiée par une opération secrète autorisée par le président Obama, en finançant et armant des groupes islamistes d’abord classifiés comme terroristes, parmi lesquels les noyaux du futur Isis. Ensuite approvisionnés en armes à travers un réseau CIA (documenté par le New York Times en mars 2013) quand, après avoir contribué à renverser Kadhafi, ils sont passés en 2011 en Syrie pour renverser Assad et attaquer ensuite l’Irak (au moment où le gouvernement al-Maliki s’éloignait de l’Occident, en se rapprochant de Pékin et de Moscou). Effacé le document de l’Agence de renseignement du Pentagone (daté du 12 août 2012, déclassifié le 18 mai 2015), dans lequel on affirme que « les pays occidentaux, les états du Golfe et la Turquie soutiennent en Syrie les forces qui tentent de contrôler les zones orientales » et qu’il y a, dans ce but, « la possibilité d’établir une principauté salafiste en Syrie orientale ». 
Effacée la documentation photographique du sénateur McCain qui, en mission en Syrie pour le compte de la Maison-Blanche, rencontre en mai 2013 Ibrahim al-Badri, le « calife » à la tête de l’Isis. En même temps, s’inspirant de la « novlangue » orwellienne, on adapte au cas par cas le langage politico-médiatique : les terroristes, ainsi définis seulement quand ils servent à terroriser l’opinion publique occidentale pour qu’elle soutienne la stratégie USA/OTAN, se trouvent qualifiés d’« opposants » ou de « rebelles » lorsqu’ils perpètrent des massacres de civils en Syrie. Utilisant la « novlangue » des images, on cache pendant des années la condition dramatique de la population d’Alep, occupée par les formations terroristes soutenues par l’Occident, mais, quand les forces syriennes soutenues par la Russie commencent à libérer la ville, on montre chaque jour le « martyre d’Alep ». 
On dissimule par contre la capture par les forces gouvernementales, le 16 décembre, d’un commando de la « Coalition pour la Syrie » -formé de 14 officiers des États-Unis, Israël, Arabie Saoudite, Qatar, Turquie, Jordanie, Maroc, - qui, d’un bunker dans Alep-Est, coordonnait les terroristes d’Al Nosra et autres. 
On peut, sur ce fond, répondre à la question du Corriere della Sera : comme il est déjà arrivé dans le massacre de Charlie Hebdo et dans d’autres, les terroristes oublient ou laissent volontairement une carte d’identité pour être immédiatement identifiés et tués. À Berlin d’autres « étrangetés » ont été constatées : en perquisitionnant le camion immédiatement après le massacre, la police et les services secrets ne s’aperçoivent pas que sous le siège du conducteur se trouve la carte d’identité du Tunisien, avec un tas de photos. Ils arrêtent donc un Pakistanais, qu’ils relâchent un jour après pour insuffisance de preuves. C’est alors qu’un agent particulièrement expert va regarder sous le siège du conducteur, où il découvre les papiers du terroriste. Intercepté par hasard en pleine nuit et tué par une patrouille vers la gare de Sesto San Giovanni (Milan), à un kilomètre de l’endroit d’où était parti le camion polonais utilisé pour le massacre. Tout cela documenté par le « Ministère de la Vérité ». 


Édition de mardi 27 décembre 2016 de il manifesto 
http://ilmanifesto.info/occidente-la-riscrittura-del-passato/ 
traduit de l’italien par Marie-Ange Patrizio

dimanche 20 novembre 2016

La peau de l'ours

La peau de l'ours



Dominique Jamet, vice-président de Debout la France depuis 2012 mais également journaliste depuis... toujours tient chaque semaine sur le site de Debout la France une chronique où il commente très librement l'actualité politique.

A l’heure (matinale) de notre rendez-vous hebdomadaire, au moment où ces lignes sont écrites, j’ignore, comme tout le monde, le nom des finalistes de la primaire made in Droite (et Centre). J’ignore, des trois  favoris en lice, d’Alain Juppé, l’homme du renouveau, de Nicolas Sarkozy, l’ex-président de l’exemplarité, et de François Fillon, l’ancien Premier ministre de l’audace, qui seront les deux qualifiés. J’ignore  a fortiori l’identité du futur vainqueur de la compétition, vainqueur qui, si l’on en croyait les médias, serait ipso facto, dès dimanche prochain, le nouveau président désigné de la République française. 

Je  me garderai donc bien, en jouant les prophètes  au risque d’être ce soir démenti par l’événement, de concurrencer les  instituts de sondage et de m’aventurer sur le terrain mouvant où s’est enlisé l’autre semaine un spécialiste aussi indiscuté que Bernard-Henri Lévy. D’ores et déjà, avant même d’en connaître les résultats, il est possible de tirer du scrutin parallèle mis en œuvre  par les hautes autorités de la Droite (et du Centre) quelques enseignements qui semblent curieusement avoir échappé aussi bien à ses organisateurs qu’à la quasi-totalité des commentateurs patentés de notre vie politique.     

Premier enseignement : la consultation dont on nous assure complaisamment qu’elle constitue une avancée démocratique est entachée depuis le premier jour par un péché originel qui la dénature et la disqualifie. Alors que notre Constitution, depuis 1965, stipule que le président de la République, désigné par le suffrage universel, est l’élu du peuple tout entier, c’est  à une fraction de ce peuple, c’est au peuple de la Droite (et du Centre) que s’adressent des candidats qui se réclament de la Droite (et du Centre), c’est de cette seule fraction qu’ils s’affirment les représentants, c’est de cette seule fraction qu’ils entendent tirer leur légitimité, c’est d’elle qu’il aspirent à être les mandataires.    

C’est sur la base étroite, sur le socle fragile, du choix d’un million et demi à deux millions de partisans qu’ils assoient leur prétention à représenter ultérieurement quarante-quatre millions de citoyens mis devant le fait accompli. Là où le fondateur de la Ve République cherchait l’occasion de rassembler le peuple français, on commence par institutionnaliser ses divisions.

Deuxième enseignement : les concepteurs de cette primaire de la Droite (et du Centre), qui ne sont pas des perdreaux de la dernière pluie, savent pertinemment que, réduits à l’électorat de la Droite (et du Centre) ils recueilleront au mieux un tiers des suffrages exprimés, soit un quart des électeurs inscrits. Or, il faut, n’est-ce pas, obtenir plus de 50% des voix pour entrer à l’Elysée. C’est donc, pour la quatrième fois depuis 2002, en exploitant la crainte et le rejet du Front national  qu’ils escomptent recueillir l’appoint nécessaire pour l’emporter et, bien que minoritaires par eux-mêmes, être vainqueurs non sur la base d’un élan, d’une adhésion, d’une confiance qui leur sont refusés, mais par défaut.  

Le Front national est en définitive leur ultime argument et leur dernière chance,  le sang de saint Janvier d’un personnel politique aux abois. La recette-miracle, trois fois essayée, trois fois réussie, fera-t-elle encore un miracle ? Marine Le Pen, en embuscade, capitalise de son côté sur l’impopularité de la Droite, du Centre, et de la Gauche, pour vaincre elle aussi, moins par ses mérites propres que grâce à leur faillite, et voit dans l’exemple qui nous est venu d’outre-Atlantique le 8 novembre dernier le plus inespéré des encouragements.

Troisième enseignement : le programme commun, à quelques nuances près, aux six candidats de la Droite (et du Centre) ne leur a été inspiré que par le souci de caresser dans le sens du poil le peuple de la Droite (et du Centre), supposé aussi crédule qu’égoïste, au mépris de toute vraisemblance et de  toute considération de justice, au risque de creuser encore les fractures sociales et politiques entre les deux peuples qui constituent le peuple français. Comment concilier les promesses de baisse d’impôts, de réduction de la dépense publique, de non-remplacement e centaines de milliers de fonctionnaires et le recrutement de dizaines de milliers d’enseignants, de soignants, de policiers, de gendarmes, de militaires, le maintien de la qualité du service public ou de la protection sociale ?       

Suppression de l’impôt sur la fortune et hausse de la TVA, dégressivité des allocations-chômage dans le contexte de la crise de l’emploi, extension de la précarité au seul secteur qui en était préservé, celui de la fonction publique, retour aux conditions du dialogue social sous le Second Empire, avant la reconnaissance des syndicats, autant de mesures figurant à ce programme, le plus régressif, le plus proprement réactionnaire qu’ait proposé la droite depuis des décennies, qui sont de nature à jeter dans la rue des millions d’opposants, comme en 1995. Aussi bien, au vu  des reculades qui ont caractérisé les précédents gouvernements de la droite (et du centre) le plus probable est que le programme en question n’est fait que pour être lu (et élu) à la primaire de la Droite (et du Centre) et pour être oublié et renié sitôt passé le cap de la véritable élection, de la seule qui compte, de l’élection présidentielle. Les provocateurs d’aujourd’hui seront-ils les imposteurs de demain ? Rien n’est joué, rien n’est sûr si ce n’est l’incertitude.    

Car, au fait, ce n’est ni le 20 ni le 27 novembre 2016 mais le 23 avril et le 7 mai 2017 que les Français, tous les Français, désigneront celui d’entre eux qui incarnera et dirigera notre  pays  pour les cinq ans à venir. Et leur choix, Dieu merci, ne se réduit pas à la liste des six fossoyeurs de notre indépendance, de notre prospérité et de notre avenir qui se sont disputé cet automne l’honneur d’être le croque-mort en chef à l’enterrement de feue la France. Ceux que    diseuses de bonne aventure, chiromanciens et politologues s’accordent à voir jouer les  premiers  rôles sur la scène  de notre déclin ont intérêt à méditer l’apologue du chasseur et de la peau de l’ours.

Dominique Jamet

dimanche 6 novembre 2016

Ligne éditoriale (Editorial policy)

Une ligne éditoriale claire

Varoujan Sirapian


 

Aujourd’hui, dans le cadre des élections américaines, les rédactions se montrent divisées dans leur manière de les aborder, ce qui ne manque pas de susciter différentes réactions.

Parmi elles, il est, entre autre, reproché auxdias de ne pas se limiter à rapporter des faits avérés, mais d’intervenir par des commentaires orientés qui ne seraient pas sans incidence sur les résultats de campagnes électorales.

Par conséquent des voix s’élèvent pour réclamer des changements dans la conduite des médias et particulièrement des médias de masse.

Ce fait met en évidence certains problèmes qui concernent aussi le monde de l’édition.

Si l’on prend, par exemple, les éditions Sigest et qu’on étudie sa ligne éditoriale, on peut constater ce qui la définit et la caractérise.

Cette maison d’édition, avec un catalogue qui compte plus de cent ouvrages écrits, pour la plupart, en français, se concentre sur l’Europe, l’histoire des religions dans le monde arabe, l’Asie Mineure, le Proche-Orient et le Sud Caucase et traite de sujets géopolitiques et sociaux.

Une maison d’édition comme Sigest, essaie d’accommoder plusieurs points de vue relatifs aux problématiques qui touchent les régions citées ci-dessus.

À considérer sa ligne éditoriale dans son ensemble, elle montre qu’une certaine déontologie est préservée, qui exclut toute thématique liée au racisme, à lantisémitisme et aux discriminations de minorités. Dès lors est rejetée toute négation denocides, tels ceux de lHolocauste ou des Arméniens, pour ne citer qu’eux. À ce titre, ne figure pas au catalogue des éditions Sigest de littérature néo-nazie ou liée au racisme-nationaliste de turkism.

Un examen rapide des publications de Sigest montre que :

concernant l’Europe, sont étudiés principalement l’antagonisme entre l’UE et la Russie — notamment au sujet de l’Ukraine et de la Crimée — et les questions stratégiques.
Lidée ainsi retenue est le respect des droits de l’homme, les valeurs de la civilisation européenne et la protection des frontières culturelles de l’Europe vis-à-vis du monde extérieur.

s’agissant de l’histoire des religions, les ouvrages publiés concernent avant tout les évolutions majeures du monde islamique. Sont pris en compte, dès lors, les récents événements qui se sont déroulés dans les pays arabes, mais aussi la question israélo-palestinienne, plus ancienne. À cet égard, Sigest suit la même ligne que celle qui a été adoptée par une grande majorité dexperts, à savoir celle d’une solution en faveur de deux états indépendants. 
 
pour ce qui a trait à l’Asie Mineure, sont abordées, d’une part la montée de l’islamisme et son influence sur la situation géopolitique, d’autre part la transformation qui a miné de façon substantielle la démocratie en Turquie. La discrimination envers les minorités kurdes et alévis (qui représentent plus de 25 % de la population de ce pays) et le non-respect de la liberté dexpression ont creusé un gouffre entre la Turquie et l’Union européenne.

au sujet du Proche-Orient, sont traitées les guerres en Irak, mais spécialement en Syrie, guerres qui ont soulevé des questions quant aux interventions extérieures. Les conséquences de ces guerres ont mis en évidence que les frontières extérieures de l’Europe devaient être protégées de façon efficace.

dans le Sud-Caucase, enfin, les sujets retenus concernent la République d’Arménie et la République du Haut-Karabagh (Artsakh) en ce qu’elles forment ensemble le point extrême sud des frontières culturelles de l’Europe au-delà duquel on entre dans un autre monde. Par ailleurs, l’occupation de l’Arménie occidentale et le non-paiement des indemnités dues aux familles des survivants du génocide des Arméniens restent des questions politique et humanitaire majeures.

En conclusion et avec une telle ligne éditoriale, il va de soi que les éditions Sigest couvrent un large spectre de questions particulièrement sensibles. On comprend d’autant que certains esprits politisés s’engouffrent dans quelque brèche creusée par eux-mêmes pour détourner, à des fins purement diffamatoires, le sens de publications. De telles pratiques sont courantes et ne disqualifient que leurs tristes auteurs.

Tandis que la démocratie appelle à l’expression d’autant de courants de pensée qu’existent d’approches d’une situation, il serait bon, dès lors, que chaque instance médiatique procède de même et affiche, sans la masquer, la ligne éditoriale que suit sa rédaction.

jeudi 27 octobre 2016

Why Not Aznavour?

Why Not Aznavour?
 
By Edmond Y. Azadian
October 20, 2016

Bob Dylan was awarded the Nobel Prize in literature last week, winning accolades and stirring controversy.


“Now, Mr. Dylan, the poet laureate of the rock era, has been rewarded with the Nobel Prize in literature, an honor that elevates him to the company of T. S. Eliot, Gabriel Garcia Marquez, Toni Morrison and Samuel Becket,” wrote the New York Times.
But the questions raised were about the definition of literature. Does songwriting amount to literature? It seems that the Swedish Academy has redefined what constitutes literature and has given a strong yes as an answer. Any means through which a creative mind touches the human soul deserves to be recognized as literature or art.
Billy Collins, the former United States Poet Laureate argued that Mr. Dylan deserved to be recognized not merely as a songwriter, but as a poet. As well, literary scholars believe that Bob Dylan is a literary stylist, especially based on the Cambridge Companion to Bob Dylan, a compendium published by Cambridge University Press, with 17 essays by scholars from Yale, Carnegie-Mellon, the University of Virginia, and so on.
Throughout his career as a songwriter, Dylan has outgrown his vagabond troubadour status to elevate his art to a more sophisticated and unique level. His topics touch all aspects of the human condition and his moral strength has led him to stand up for some political causes, no matter how risky they may have proved to be for his career. He is especially celebrated for his campaign against the Vietnam War, calling it an immoral act. His erudition is revealed in deceptively simple songs in which he references French poets Arthur Rimbaud and Paul Verlaine, as well as the American Ezra Pound. In their daily lives, Rimbaud and Verlaine were no different from vagabonds.
The Swedish Academy credits Dylan with “having created new poetic expressions within the great American song tradition.”
Dwight Garner further adds in a Times article that “This Nobel acknowledges what we have long sensed to be true: that Mr. Dylan is among the most authentic voices America has produced, a maker of images as audacious and resonant as anything in Walt Whitman or Emily Dickinson.”
Bob Dylan was born in 1941 as Robert Allen Zimmerman, in Duluth, Minn., to a Midwestern Jewish family, but he climbed to the peak of his career in New York, through his championing human rights and anti-war ballads.
Has politics to do anything for his selection for the prize? The Academy, which awards the prize, has proven time and again  that political considerations, sometimes, underlie its decisions. For example, during the Soviet period, political dissidents, more often than not, were selected for nomination: Boris Pasternak, Joseph Brodsky and Aleksandr Solzhenitsyn.
Even the selection of Orhan Pamuk was a rebuke to Turkey’s brutal regime as Pakistani activist Malala Yousafzai’s peace prize was a message to the Taliban who had tried to assassinate her.
The closest that any Armenians has come to receiving the Nobel Prize was Dr. Raymond Damadian, the inventor of the Magnetic Resonance Scanning Machine, but he was bypassed, triggering controversy.
Indeed, in 2003, the Nobel Prize for Medicine was awarded to Paul Lauterbur and Sir Peter Mansfield for their discoveries related to the MRI.
“If I had not been born, would the MRI have existed? I don’t think so. If Lauterbur had not been born? I would have gotten there. Eventually,” Damadian said.
The controversy continued in the news media for a long time to no avail, to be concluded by a statement made by philosopher Michael Ruse, who wrote that he believes Damadian must have been denied a Nobel Prize because of his Creationist views: “I cringe at the thought that Raymond Damadian was refused his just honor because of his religious beliefs. Having silly ideas in our field is no good reason to deny merit for great ideas in another field. Apart from the fact that this time Creation scientists will think that they are the objects of unfair treatment at the hands of the scientific community.”
If the chapter is closed on Damadian, the door may still be open for another Armenian celebrity, Charles Aznavour, who can favorably be compared to Dylan, who in turn has named Aznavour “among the greatest live performers.”
In 1988, Aznavour was named Entertainer of the century by CNN and users of Time online from around the globe. He was recognized as the century’s outstanding performer with nearly 18 percent of the total vote, edging out Elvis Presley and Bob Dylan.
During the De Gaulle era, France boasted of two Charles: Le grand Charles and le petit Charles.
Aznavour has inherited his skills in entertainment and singing from his parents. The breakthrough in his career came when he performed at the Moulin Rouge, with the legendary Edith Piaf, who encouraged him to pursue a career in singing. He is called the French Frank Sinatra and a “French pop deity.” He is a singer, songwriter, actor, public activist and diplomat. He has written 800 songs and recorded more than 1,200 in eight languages and sold more than 180 million records.
His popularity is not only based on his performances, but also his creative writing. His lyrics have contributed tremendously to the development of modern French poetry. His songs cover almost all phases of human condition: the vagabond (La Boheme), and many dramatic love scenes (Emmenez Moi), desolation of separation and aging.
As much as Piaf and Jacques Brel, and as a true chanteur in the French tradition, he has elevated the ordinary into art through words and music.
He has highlighted once taboo issues such as homosexuality, long before being gay was considered unremarkable, while it was still hidden away in dark corners. He has also been active politically, rising against the French right-wing political currents in France.
His philanthropic activities extend beyond Armenia to take on a global amplitude. His songs touch the most searing issues of the human soul. Thus, in 2013, he appeared with Ahinoaru Nini (Noa) in a concert, dedicated to peace, at the Nokia Arena in Tel Aviv. He has dedicated doleful songs to the 1988 earthquake in Armenia  (Pour Toi, Armenie) and to the Armenian Genocide (Ils Sont Tombés).
It may sound ironic but touching the Genocide topic may prove to be counterproductive, given the Turkish political bullying lurking.
Aznavour, this diminutive man, stands tall at age 92, one foot in two centuries, to be seen and rewarded by the Nobel Committee for a staggering body of work.
That’s why we can ask: Why not Aznavour?

vendredi 21 octobre 2016

Syrie: vers la guerre mondiale (JM Vernochet, Y. Hindi)




  Jean-Michel Vernochet interviewé par Y. Hindi


   

EAN 9782917329924

Retour de Flamme
Les banlieues de Damas, matrice de la barbarie terroriste qui frappe l’OccidentChroniques de cinq années de guerre coalisée contre la République arabe syrienne



Pour commander le livre : http://editions.sigest.net




dimanche 16 octobre 2016

Un encombrant à dégager

L’ENCOMBRANT


Dominique Jamet
 

« Un président ne devrait jamais dire ça… » La publication, cette semaine, du livre de Gérard Davet et Fabrice Lhomme, fruit de dizaines de rencontres, d’entretiens et de dîners entre les deux auteurs et le chef de l’Etat actuellement en fonction, complète le portrait de l’homme néfaste dont le quinquennat s’achève  heureusement  - je précise : heureusement pour nous.

De François Hollande, nous ne connaissions que trop l’incapacité, amplement démontrée par la succession de ses échecs dans la lutte contre le chômage, les déficits, la dette, le terrorisme et par l’affaiblissement de notre pays à l’intérieur comme à l’international. Pour nous borner à l’actualité la plus récente, cette incapacité a été illustrée une fois de plus par la solution baroque et loufoque trouvée aux difficultés d’Alstom, ou par la réplique de Poutine aux aboiements de roquet venus de l’Elysée. Le gros livre de Lhomme et Davet, dont le contenu est directement puisé à la meilleure source, en éclairant d’un jour cru la médiocrité, le cynisme, la duplicité du personnage, dessillera les yeux jusqu’ici les plus obstinément fermés.

Quelle idée aussi, et quelle imprudence, d’aller se confier à deux journalistes, dont le métier, après tout, est de recueillir et de diffuser l’information ! Qu’un homme dont l’absence de principes et de repères, de convictions et de projet, fait, si haut placé qu’il soit, un ludion ballotté à la surface des événements, confie ses hésitations, ses doutes, ses fluctuations à son journal  intime, que, s’il souffre, comme c’est visiblement le cas, d’incontinence verbale,  il prenne pour confident un prêtre ou un psychanalyste, également tenus au secret, confessionnel ou professionnel, passe encore… Mais des journalistes, qu’il laisse libres d’utiliser le matériau qu’il leur a fourni , cela passe l’entendement.

Et c’est ainsi que nous découvrons, fixé par le flash de ses intervieweurs comme un lapin immobilisé dans le faisceau des phares d’une automobile, un tortueux Machiavel de sous-préfecture qui s’emmêle dans les toiles qu’il ourdit, un manipulateur pris la main dans le sac d’embrouilles, en flagrant délit de manœuvres, de mensonges, de mépris, mépris des hommes, mépris de la vérité. Fessenheim, qui ne fermera pas avant de longue années, Notre-Dame-des-Landes « qui ne se fera jamais », le Parti socialiste, qui est mort, Jean-Marc Ayrault, fidèle entre les fidèles, qu’il nomme Premier ministre puis aux Affaires qui lui sont étrangères tout en l’accablant de son dédain, la proposition de déchéance nationale à laquelle il ne croit pas plus que ça, sur chaque sujet, sur chaque personne, il y a le discours public, pour les gogos, et le discours privé, pour les intimes. Dernier exemple en date, encore tout frais et tout brûlant : la double faute, professionnelle et morale, commise contre la magistrature, qu’il croit compenser à l’oral de rattrapage en disant à Nice tout le bien qu’il n’en pense pas après avoir dit à l’abri des regards tout le mal qu’il en pensait… Mais que vaut désormais la parole du président ? Il l’a dévaluée comme il a abaissé sa fonction, comme il s’avilit lui-même dans le livre de Lhomme et Davet. Lui, normal ? Certainement pas. La normalité, Dieu merci, c’est autre chose. Il y a des hommes de fer, il y a des hommes de marbre, comme dans le film d’Andrejz Wajda, celui-ci est un homme de papier, de papier-bavard.

Un président ne devrait jamais dire ça tombe comme un pavé opportun dans la mare juste au moment où l’interview-fleuve accordée par le chef de l’Etat à l’Observateur devait sonner en fanfare le début de sa campagne. « Je suis prêt », y claironnait François Hollande. Prêt à remettre ça, à rempiler pour cinq ans. Il risque fort, désormais, d’être le seul à y croire.

Ce n’est pas seulement parce qu’il n’a aucune chance d’être réélu, pas seulement parce qu’il n’a aucune chance d’accéder au second tour, pas seulement parce qu’il n’a plus aucune chance de franchir l’écueil d’une primaire de la gauche, pas seulement parce qu’il est politiquement disqualifié, que François Hollande ne sera pas le candidat du Parti socialiste, mais plus simplement parce qu’il est moralement indigne, déchu de toute légitimité. Manuel Valls, Ségolène Royal et quelques autres piaffent d’impatience dans les starting blocks. Pour la gauche, pour son propre camp, François Hollande est devenu ce que les services de la voirie appellent un encombrant. A dégager.


Dominique Jamet, vice-président de Debout la France depuis 2012 mais également journaliste depuis... toujours tient chaque semaine sur le site de Debout la France une chronique où il commente très librement l'actualité politique.


mardi 2 août 2016

Israel Knesset’s Education, Culture, and Sports Committee Recognizes Armenian Genocide

Israel Knesset’s Education, Culture, and Sports Committee Recognizes Armenian Genocide

 

Urges Israeli Government to Also Formally Recognize the Crime

JERUSALEM, Israel (A.W.)—Israel’s Knesset’s (Parliament) Education, Culture, and Sports Committee announced on Aug. 1 that it recognized the Armenian Genocide and urged the government to formally acknowledge the crime as such.

 
Chairman of the Education, Culture, and Sports Committee Yakov Margi in the Knesset on Feb. 24, 2016. (Photo: Yonatan Sindel/Flash90)

“It is our moral obligation to recognize the Armenian genocide,” said committee chair Yakov Margi at a committee meeting, reported the Times of Israel. During the meeting, Margi criticized the fact that the State of Israel does not currently recognize the 1915 genocide and urged Knesset Speaker Yuli Edelstein to officially do so.

Edelstein urged Israel to recognize the genocide earlier this month. “We must not ignore, belittle or deny this terrible genocide,” Edelstein said as the Knesset discussed the possibility of recognizing the genocide. “We must disconnect the current interests, bound to this time and place, from the difficult past, of which this dark chapter is a part,” he added.

Georgette Avakian, chairwoman of the Armenian National Committee (ANC) of Jerusalem, said that after 101 years, the time has come for the Knesset to join parliaments around the world and the 31 countries who have already recognized the Armenian Genocide. “The Knesset and the President of the State must recognize the genocide of our nation,” she said.

Israel’s president, Reuven Rivlin was a staunch supporter of Armenian Genocide recognition while he was Chairman of the Knesset. At the January 2015 United Nations (UN) General Assembly’s Holocaust memorial, Rivlin recognized the Armenian Genocide while he was defending Israel against what he called “cynical” accusations of genocide and war crimes in his country’s dealing with Palestinians.

“In 1915, the days of the Armenian Genocide, Avshalom Feinberg of the NILI underground [A Jewish spy network in Ottoman Palestine] wrote the following: ‘My teeth have been worn away by anger, who is next? I have walked on sacred and holy ground, on the road to Jerusalem, and asked myself if it is this time that we live in—1915–or in the days of Titus or Nebuchadnezzar? And I asked myself whether I may cry for the hurt of the daughter of My people alone and if Jeremiah did not shed his tears of blood also for the Armenians,” said Rivlin at the memorial.

source : http://armenianweekly.com/2016/08/01/israels-knesset-ag/
 

mardi 26 juillet 2016

Saint Etienne du Rouvray : 3 poèmes

Saint Etienne du Rouvray : 3 poèmes


La barbarie dans une église
 N. Lygeros


La barbarie dans une église
a frappé à nouveau
et égorgé
un prêtre
de quatre-vingts ans
qu’elle avait pris
en otage
sans respecter
aucunement
le lieu Saint
puisque son but
c’était d’éliminer
à sa manière
avec le couteau
à la main
le porteur de la Croix
et du symbole
de la Foi
dans un pays
où règne
la démocratie.




Ton devoir
 N. Lygeros

Ton devoir
n’a pas changé
même si tu es mort
égorgé
par la barbarie
car tu seras
toujours en nous
un prêtre
devenu martyre
dans sa fonction
sans avoir
renoncé nullement
à sa foi.
Et ce sacrifice
nous l’honorons
sans crainte
car nous continuerons
sur le chemin
de la lumière
à enseigner
la parole
du Christ.



Il faut que cesse
N. Lygeros


Il faut que cesse

l’hypocrisie
diplomatique
car nous savons tous
qui sont nos ennemis
et quel est leur but
aussi il n’y a aucune
raison de se cacher.
Après la presse,
la jeunesse
les vacanciers
et maintenant
l’Eglise elle-même
a été victime
des actes terroristes
toujours commandités
de la même manière
par la même barbarie
à l’encontre
des innocents
et des justes.

mardi 5 juillet 2016

Yet again, Israel denies the Armenian genocide

Yet again, Israel denies the Armenian genocide

Israel is one of the only democratic countries in the world, if not the only one, to do so, and to support Turkey’s stubborn policy of denial.

Yair Auron
04.07.2016 | 23:29 

 
On May 31, a few days before the lower house of the German Bundestag recognized the murder of the Armenian people – an act that reverberated worldwide – there was supposed to be a discussion of the subject in the Knesset. However, it was postponed under pressure from the Foreign Ministry (which is headed by Prime Minister Benjamin Netanyahu). The discussion is due to take place in the Knesset on Wednesday.

This is a discussion of great importance for the battle that has been waged for years for Israeli recognition of the Armenian genocide. In the past year I hoped that if not the Israeli government, at least the Knesset would finally recognize it. But apparently there is very little chance of that, in light of the rapprochement agreement signed with Turkey. After all, who would endanger the agreement because of a negligible thing like whether or not there was a genocide of another nation.

There’s no chance that the Israeli government will recognize the Armenian genocide, but during the course of the year commemorating the 100th anniversary of the murder of the Armenian people, there was nevertheless a hope that perhaps the Knesset would do so. But apparently that hope is also evaporating.President Reuven Rivlin has in the past expressed profound identification with the suffering of the Armenians. When he served as Knesset speaker he even said that Israel should recognize the Armenian genocide. It’s a shame that he has refrained from repeating that since being elected president, saying only “I haven’t changed my mind.”

In a discussion in the Knesset Education Committee in July 2015, in which Edelstein participated, all the speakers from the coalition and the opposition supported recognition. Only a representative of the Foreign Ministry had reservations, claiming that the concept of “genocide” has become politicized, and therefore Israel should not use it. Imagine if any European government were to claim that the “Holocaust” is a political concept, and therefore their government should not use it.

At the conclusion of the discussion the Education Committee called on the Knesset to recognize the genocide and on the Education Ministry to teach about it, but nothing happened. The annual discussion to take place in the coming days is the moment of truth: The thawing of relations with Turkey and the weapons deals between the governments of Israel and Azerbaijan, worth billions of dollars – weapons designated for clashes with the Armenians – are not glad tidings for the chances of recognition.

Even if people and institutions in Israel won’t be happy to hear these words, they must be said: Israel denies the Armenian genocide. We are one of the only democratic countries in the world, if not the only one, to do so, and to support Turkey’s stubborn policy of denial. The United States neither recognizes nor denies the genocide. When we deny the Armenian genocide, we are desecrating the memory of its victims. In my opinion, in so doing we are also desecrating the memory and the victims of the Holocaust.

Because of this last sentence, which I refused to omit, the administration of Yad Vashem rejected a scientific article that I was invited to write for the institution’s newsletter, Teaching the Legacy. But I will continue to say and to write that sentence until the State of Israel, if only via the Knesset, recognizes the Armenian genocide.

Today it’s already known and has been proven: When we deny a genocide that took place in the past, we are preparing the ground for a future genocide.

The discussion in the Knesset should arouse great interest in the world, and of course among the Armenians in Armenia and in the Diaspora, and hopefully here too. Those who are fighting for recognition are requesting “a vote now.” Transferring the discussion to the committee was an important step for years, but it has become a cynical political means to conceal the truth. We continue to deny.

Israeli recognition (which is not anticipated, to my regret) would probably lead to recognition of the Armenian genocide by the entire world. If Israel recognizes it, U.S. President Barack Obama won’t be able to continue to remain on the sidelines either. What is true of genocide is also true of the battle against its denial: Anyone who is not on the side of the victims is on the side of the deniers.


Prof. Auron is a genocide scholar who has been working for years for recognition by Israel and the world of the Armenian genocide.

mercredi 29 juin 2016

Les voies de la politique internationale sont impénétrables


Les voies de la politique internationale sont impénétrables


Mes réflexions suite aux révélations concernant les relations familiales d’Omar Mateen et des frères Tsarnayev avec la CIA



Ce n'est pas la première fois que les terroristes ont des relations avec la CIA, c'est même plus loin que la fondation d'Al Qaeda en Afghanistan. En 1983, je me sens oblige de démissionner de la marine libanaise à cause de mes critiques acerbes contre les généraux commandants les Forces Armées au Liban et les chefs du Second Bureau, depuis les débuts des guerres libanaises ; à cause de leurs politiques corrompues, alors que j’étais, entre autres, chef du bureau de liaison avec les Forces américaines au Liban. En 1984, les nouvelles des attaques terroristes contre les quartiers généraux de troupes américaines et françaises me firent frissonner car je dormais presque toutes les nuits à mon poste qui a explosé avec un des camions piégés.
 

Les Américains firent bombarder les "terroristes" avec les canons du New Jersey, sauf qu'ils étaient inertes ! Les Libanais appelèrent le New Jersey, "New Jersa" (ou nouvelle honte), car ils n’étaient pas idiots. Quant aux Français, ils envoyèrent quatre avions bombarder une ferme "terroriste" dans la Bekaa et tuèrent... une chèvre ! J'appris plus tard que ces prétendus terroristes avaient été prévenus, par le petit oiseau avant l'attaque. Je retiens donc mes commentaires. Que dirions-nous des terroristes d'aujourd'hui encore et toujours lies aux services secrets?
Roger AKL