jeudi 16 décembre 2021

J’AI HONTE

OPINION

Beaucoup a été dit et écrit sur la visite d'Eric Zemmour en Arménie. Fidèle à notre politique d'indépendance d'esprit, nous proposons ici un point de vue différent. Les opinions exprimées sont celles des signataires (La rédaction de E&O)
 

J’AI HONTE

 

J’ai honte d’être assimilé à la meute d’Islamo-gauchistes qui poursuit Eric Zemmour jusque dans les colonnes de NAM, jusqu’au moindre de ses pas en Arménie.

J’ai honte que les autorités de Erevan, au lieu de faire des courbettes à Macron pour ses belles paroles, n’aient pas déroulé le tapis rouge à la seule personnalité qui a réservé précisément son PREMIER voyage de candidat à l’Arménie.

 J’ai honte que la meute hurlante l’ait accusé d’électoralisme, alors qu’à l’évidence il a identifié son combat pour sauver la France de l’Islamisme à celui, millénaire, des Arméniens, ces « gavours », ces chiens d’infidèles, pour leur survie.

J’ai honte que la meute vocifère les injures de raciste et de fasciste à son égard puisque leur idéologie mondialiste leur interdit de reconnaître que les racistes et les islamo-fascistes sont précisément les États à l’œuvre pour la destruction complète du peuple arménien sur ce qui lui reste de ses terres ancestrales. Les empêche de reconnaître que, comme l’a déclaré le prêtre de Dadivank, il s’agit bien d’une guerre de civilisation, que c’est l’Islam qui professe la soumission ou la mort.

J’ai honte que la représentation arménienne en France s’affiche avec les autorités pour des inaugurations avec pour but de belles photos qui n’ont bien sûr rien d’électoraliste.

C’est pathétique de ne pas savoir identifier ses amis et ses ennemis : c’est signe que l’agonie est proche !!

Cher Eric, faîtes taire la meute, exposez votre programme d’aide à l’Arménie pour le jour où vous serez Président.

SEULE la France avec un Président ayant votre vision de la défense de la civilisation chrétienne, pourrait réaliser ce programme.

Voici ce que je proposais il y a un mois :

 « Seul un traité de défense franco-arménien serait de nature à sauver l’Arménie incluant bien sûr, la mise à niveau de l’armée arménienne avec vente de matériels sophistiqués (Rafale, canons Caesar, drones, missiles, chars etc…) et l’envoi de conseillers militaires français. Cette nouvelle politique française suppose son départ du commandement intégré de l’OTAN et une alliance avec la Russie qui pourrait comporter un volet arménien. Poutine verrait d’un très bon œil l’intervention de la France qui viendrait rééquilibrer le rapport de forces arméno-islamique, étant lui-même limité dans son aide à l’Arménie par 1) sa volonté de ménager la Turquie, la détacher de l’Otan en lui vendant des anti-missiles S400 voire des SU57, 2) sa politique de neutralité dans le conflit avec l’Azerbaïdjan et 3) sa prudence vis-à-vis des 25 millions de musulmans sur le sol russe.

Sur le plan diplomatique, reconnaissance de l’Artsakh et du statu quo territorial d’avant l’agression d’octobre 2020. Proposition de l’adhésion de l’Arménie à l’Union Européenne.

Le volet économique devrait envisager le transfert progressif des productions françaises de Turquie vers l’Arménie. Le coût de main d’œuvre y étant inférieur, les 2 parties y auraient un intérêt. La France fabriquerait là-bas à meilleur coût et l’Arménie pourrait payer le matériel militaire français bien plus onéreux que le matériel russe (un Rafale coûte 90 millions de USD $ quand un SU35 de 5ème génération surclassant tous ses concurrents coûte 20 millions de USD $).

En France, stopper la disparition de la diaspora en considérant que : 1) la diaspora arménienne est parfaitement intégrée et n’est pas une menace pour la cohésion nationale, 2) les Arméniens seraient au 1er rang pour s’opposer à toute subversion musulmane, 3) leur identité propre liée à leur culture et aux liens du sang n’est pas une menace mais une richesse, 4) il faut donc favoriser la modernisation de la diaspora tant du point de vue expression communautaire – encore très féodale- que du point de vue réhabilitation des bâtiments communautaires et apprentissage de la langue, notamment par le rétablissement de l’arménien au baccalauréat ( LV1,LV2, option) et la rétribution des profs par l’Éducation Nationale.

Dans le cas arménien, la diaspora jouera un rôle irremplaçable pour le salut de l’Arménie, pays de 3 millions d’habitants enclavé parmi 80 millions de Turcs et 9 millions d’Azerbaïdjanais avec une émigration continue due à la situation économique. »

Cher Eric Zemmour, je vous supplie de ne pas abandonner la cause des Arméniens.

  

Mooshegh Abrahamian   12/12/2021

dimanche 12 décembre 2021

Histoire de maux

Histoire de maux

 

Courage, dignité, vertu, honneur, grandeur, service, loyauté, respect… et quelques autres, seraient-ils des mots désuets au point que nous ne les entendions plus prononcés en hauts lieux? Leur sens est pourtant toujours connu et le citoyen français sait ce qu’ils recouvrent. Malheureusement dans un système politique reposant sur l’apparence, la tromperie et la flatterie, il est notoire que l’élévation et la morale qui les sous-tendent ne disposent que d’une place de fond de tiroir. Ceux qui nous gouvernent ou la plupart de ceux qui ambitionnent de le faire, précisément parce qu’ils présument ainsi mieux paraître, les ont exclus de leur discours et surtout de leur comportement. Il est vrai qu’ils sous-entendent, tous, effort et volonté; qualités demeurantes, pourtant, les puissantes constantes de toute civilisation. Choyer l’instinct et le bas-ventre ou prendre en considération les pires stupidités des aboyeurs des cités perdues, ne permettra jamais de conduire la nation, victorieusement, face aux menaces d’un monde brutal ni de faire face aux défis d’une société délitée par des aberrations idéologiques et la guerre hybride qui lui est faite. Récuser ces vocables prouve la faiblesse de la pensée et de la morale des dirigeants actuels et leur incompréhension de ce qu’attend le peuple. Soit il s’agit de mépris, soit de crainte. Or nul ne peut prétendre gouverner avec l’un ou l’autre de ces sentiments. Cette absence d’ossature provoque d’inévitables conséquences sur l’attitude de la population qui, fatalement, regarde l’exemple qui lui est présenté et, pour partie, profite des plages d’incohérence, de reniement, d’inculture, de laxisme ou de défaillance, à moins, plus sûrement, qu’elle ne soit majoritairement décontenancée et humiliée par des mesquineries d’un pouvoir louvoyant. Si les responsables politiques et médiatiques agissent ainsi; s’ils mentent, s’ils invectivent, corrompent, se contredisent avec aplomb et montrent, sans gêne, toutes leurs faiblesses et malhonnêtetés, il est vraisemblable que certaines contraintes que la loi impose au peuple deviennent de plus en plus incompréhensibles. Insidieusement le pays avance vers la désobéissance. Il n’est donc nullement étonnant que les groupes les plus disposés à la contestation, les esprits les moins civiques, et notamment les communautés inassimilables, étrangères et hostiles à la civilisation française, sans plus aucune inquiétude ni retenue, propagent résolument leur idéologie ou leur hargne destructrice. Certes la politique est un art difficile car elle est concurrence d’idées et surtout d’ego. Les pièges tendus, les chaussetrappes, ont toujours été de tactique courante. Toutefois dans un pays de haute civilisation elle ne peut se passer d’un besoin d’élévation et d’idéal de service exclusif du pays. Cette aspiration devrait transcender l’essentiel des différences. Or ce n’est plus le cas puisque les gouvernements successifs ont abandonné une grande part de notre indépendance et, pour ce faire, essayé de détruire les ferments de la fidélité populaire à la patrie. Notre drapeau ne flotte même plus, seul, sur les édifices publics.

La France est ma patrie

La France est ma patrie, je ne saurais donc lui donner tort et me doit de la défendre. Cette phrase vaut si elle est commune à tous les citoyens français. Malheureusement, le mot patrie, à partir duquel dérivent tous ceux évoqués au début de ce texte, semble banni par une oligarchie suivant une mode déstructurante, cherchant à s’intégrer à des instances étrangères et amenant avec elle le pays. Elle ne peut le faire – c’est une évidence – en conservant ce puissant attachement au sol, à la civilisation et au peuple d’où, pourtant, elle provient. Elle abandonne le mot qui devient pour elle obsolète car dangereux et, par voie de conséquence, tous les autres qui lui sont liés. Plus de références autres que les absurdes idées de mondialisation heureuse, d’abolition des frontières, de droit extérieur supérieur à la Constitution, d’intégration européenne, d’accueil des immigrés, d’islam religion de paix, de nécessité de parler l’anglo-saxon… Il doit y avoir un terme dans l’un des antonymes de tous ceux qui sont rejetés pour qualifier un tel comportement…

Les conséquences sont potentiellement considérables car des gens venus de ce milieu se présentent en avril prochain aux élections présidentielles. Après les habituelles faussetés et manipulations, la France risque donc d’être gouvernée par l’un ou l’autre de ces personnages à la légitimité bien plus que douteuse, proche de l’usurpation. Le pays courra alors à la catastrophe car le peuple, dans son immense majorité, une fois encore, et probablement une fois de trop, ne se reconnaîtra pas dans la politique qui sera menée. Elle ne sera que la continuation de celle que nous avons vue jusqu’à présent, faite de déni, de contradictions, de mensonges, de fuite devant cet amoncellement de menaces que j’ai exposées dans d’autres textes. Nous verrons ainsi se poursuivre les abandons de souveraineté au profit d’une organisation internationale elle-même fusionnelle avec l’impérialisme étatsunien, la faiblesse devant l’islam provocateur et les minorités agitées, la subordination à la finance d’outre-Atlantique, l’alignement otanien, le délitement de notre économie, la carence éducative, le laxisme vis-à-vis des bandits et criminels et l’absence d’appui aux forces de sécurité… Nous continuerons ainsi à voir la France s’abimer dans des repentances suicidaires, des histrions se pavaner sur toutes les scènes officielles de l’État, se poursuivre l’endoctrinement médiatique, s’appuyant sur le subliminal autant que sur les poncifs et les clichés. Bref si, lors de cette élection prochaine rien ne change fondamentalement dans le résultat, tout ce qui se trouvait en gestation apparaîtra et ce qui sommeillait se réveillera. La situation du peuple français s’aggravera.

Mais un jour, inévitablement, viendra le fracas des révoltes.

Je suis inquiet.

  • Je récuserai donc, si les conditions m’amènent à voter, les candidats n’ayant pas l’amour de la France et des Français comme moteur de leur action.
  • Je rejetterai ceux au passé mensonger ou contradictoire; ceux davantage internationalistes que défenseurs de la souveraineté nationale, comme ceux qui auront daubé le peuple en contribuant à faire voter le traité de Lisbonne par un Parlement assujetti, alors que ce peuple, prétendument souverain, avait refusé, par voie de referendum, cette constitution européenne, objet du texte. Tout comme – généralement les mêmes – ceux ayant applaudi au traité de Marrakech et antérieurement aux accords de Schengen.
  • Je repousserai ceux qui, lors de la précédente élection, ont appelé à voter pour quelqu’un, fervent acteur de l’internationalisme bancaire, du bradage des atouts de notre puissance et de l’abaissement de l’idée nationale, ou se sont ralliés à lui, se rendant ainsi co-responsable des dérives politiques, sociales, philosophiques et morales, que connaît le pays. Ils demeurent compatibles et coupables avec lui.
  • J’écarterai de mon vote les partisans du maintien dans l’OTAN, de l’intégration européenne et les négationnistes de la dangerosité de l’islam.
  • Je refuserai mon vote à ceux qui ne défendront pas la civilisation française, son influence, sa grandeur, l’intégrité du sol français ou auront dit dans une invraisemblable et symbolique attitude de ralliement à un univers qui n’est pas le nôtre que la culture française n’existait pas ou que l’anglo-saxon «ne doit pas être considéré comme une langue étrangère».
  • J’éliminerai du choix possible, ceux formés à la technocratie, exclusivement gestionnaires et comptables, en totale carence de vision géopolitique pour le pays et évoluant, avec aisance, dans cette oligarchie qui s’est approprié la gouvernance de notre pays.

Il restera, je l’espère, des candidats partageant avec la majorité du peuple l’amour de la France. Mon vote, si l’un d’entre eux parvient au second tour, ira, bien évidemment, vers lui.

 

Henri ROURE

vendredi 26 novembre 2021

Une note pour le nouveau ministre de la Défense Papikyan

Une note pour le nouveau ministre de la Défense Papikyan

« Vous deviendrez soit un héros, soit un bouc émissaire »

par Eric Hakobyan

21/11/2021

https://youtu.be/1B0ELnxrtb8

Bienvenue à la Revue de la Semaine avec Eric Hakobyan. 


Cette semaine, nous ne discutons pas des événements de ces derniers jours (les événements dans la région de Syunik, à la frontière arméno-azerbaïdjanaise), car ils ont été intensément couverts. L’émission d’aujourd’hui est un long mémo pour le nouveau ministre de la Défense de l’Arménie, Suren Papikyan, qui, dans ses anciens postes au sein du gouvernement arménien, était réputé être un réformateur, en particulier dans le domaine de la modernisation des infrastructures routières.

Commençons par les réformes. Il existe deux types de réforme militaire : un programme à long terme, sur cinq à dix ans, et une réforme urgente qui doit être mise en œuvre immédiatement afin d’accroître notre capacité de combat à court terme et d’être en mesure de défendre nos frontières souveraines.

Monsieur Papikian, au cours des cinq ou six prochains mois, vous deviendrez un héros ou un bouc émissaire. Soit vous imposez votre volonté à une structure qui ne fonctionne pas, soit c’est cette structure déficiente qui vous dictera sa volonté.

Les problèmes moraux et psychologiques dans l’armée

Si j’étais vous, je commencerais par des problèmes moraux et psychologiques dans l’armée. Ce n’est un secret pour personne que toute armée qui perd une guerre est confrontée à des problèmes de moral. En ce sens, beaucoup dépend du type de leader que vous serez, de l’exemple que vous allez donner, et des changements de personnel que vous ferez dans l’armée. À ce stade, le choix du personnel militaire est politique.

Les règles d’engagement

Le deuxième point sur lequel vous devriez concentrer votre attention est l’établissement clair des règles d’engagement à nos frontières.

Il nous parvient de nombreux rapports indiquant que les gens sont confus et ne savent pas quoi faire, si c’est le moment de faire feu ou pas. De tels problèmes sont tout simplement inacceptables.

Vous devez faire suivre les règles suivantes, qui existent déjà : si quelqu’un traverse la frontière, vous devez ouvrir le feu sur lui. Les règlements ne parlent pas de négocier avec les contrevenants, d’appeler les Russes ou de quitter son poste sans se battre avec acharnement, pour les soldats. Toute personne qui ne respecte pas ces règles doit être révoquée.

Impliquer le pays dans le processus des réformes

Vous devez également impliquer tout le pays dans ce processus de réforme, car en Arménie, le peuple c’est l’armée, et l’armée c’est le peuple. C’est notre réalité. Aujourd’hui, vos service ne jouissent pas de la confiance du public pour de nombreuses raisons valables. Vous devez rétablir cette confiance en étant aussi ouvert et transparent que possible et montrer aux gens que le changement est bien en cours, que des réformes sont mises en œuvre, que la transparence est à l’ordre du jour.

Impliquer le secteur privé dans le processus réformateur

Il est important que vous mobilisiez également le secteur privé, car une partie du travail des forces armées peut être déléguée en toute sécurité à notre secteur privé beaucoup plus efficace qu’à l’appareil d’État bien moins efficace. Cela peut inclure la surveillance militaire, le renseignement et d’autres domaines. Prenez des décisions audacieuses et impliquez des personnes contre lesquelles certains dans votre ministère vont tenter de résister, mais c’est la façon la plus rapide de mettre à jour nos ressources pour l’action.

Se fournir auprès de producteurs locaux

Allons plus loin. Privilégiez les achats auprès des producteurs locaux. Pour le développement de notre complexe militaro-industriel, il est nécessaire d’acheter autant que possible auprès de producteurs locaux. Ainsi, nous soutiendrons les entreprises locales, leur développement aidera à gagner en indépendance et à se débarrasser de chantages d’où qu’ils viennent dans le monde.

Des entreprises militaires privées

Aujourd’hui, les guerres dans le monde sont considérablement engagées via des entreprises privées. Il existe de nombreuses entreprises militaires privées et des entrepreneurs qui peuvent être amenés à agir comme conseillers dans de nombreux autres domaines pour avoir un effet direct sur la modernisation de nos capacités militaires.

La culture du ministère de la Défense

Plus important encore, vous devez changer la culture qui règne au ministère de la Défense. Pendant longtemps, pendant 20 à 25 ans, l’armée a été une méritocratie inversée, lorsque les gens étaient promus parce qu’ils connaissaient quelqu’un, ne posaient pas de questions et qu’ils pouvaient se laisser corrompre ; et ceux qui posaient des questions et n’étaient pas impliqués dans la corruption restaient dans les rangs inférieurs. Vous devez changer ces règles morales.

Ceux qui prennent des initiatives et ceux qui sont prêts à se battre devraient être encouragés. Il est nécessaire de se débarrasser des sycophantes et de la médiocrité. Pour nous, c’est une exigence indispensable en ce moment.

Il est nécessaire, à de très rares exceptions près, d’assurer une transparence absolue, sur les dépenses et les achats dans le domaine des commandes d’armement, et tout ce qui concerne notre défense. Nous savons qu’il y a des cas de corruption règne dans ce domaine depuis de nombreuses années. Soyons donc aussi honnêtes que possible.

Améliorer le système de mobilisation

Ensuite, nous devons moderniser notre système de mobilisation. Nous avons complètement échoué à mobiliser des volontaires et des réservistes pendant la deuxième guerre d’Artsakh, lorsque le chaos complet régnait. La réserve est vitale et, si nécessaire, sa coordination peut être déléguée. Mais si nous voulons construire un État de garnison, il nous faut des systèmes qui fonctionnent. La réserve a un rôle clé à jouer : les gens qui veulent s’engager et combattre, qu’ils puissent le faire, et que nous puissions lancer des appels et nous organiser sur le champ.

Le manque de financement ne peut pas être une excuse

Ensuite, ne laissez pas le manque d’argent être une excuse. Quand il s’agit de la protection du pays, il ne peut être question d’économie : le mandat principal de tout État est de protéger le pays, ses frontières et son existence. L’argent ne peut donc pas être le problème.

Si nous devons emprunter deux milliards de dollars, nous devons le faire, surtout lorsque le monde a des taux d’intérêt historiquement bas. Par exemple, la Grèce, qui a de grandes dettes et dont le ratio dette/PIB est de 211%, c’est-à-dire que le montant de la dette du pays est deux fois plus grande que le volume de l’économie, a fait d’énormes dépenses pour moderniser son armée, en particulier la marine, compte tenu des menaces constantes émanant du régime Erdogan.

Le ratio de notre dette au PIB n’est que de 62 %. Évidemment, dans des circonstances normales, nous n’en serions pas là, mais ce sont des temps anormaux. L’argent ne devrait pas être un obstacle à la protection du pays. Si ce montant est dépensé au niveau local, nous aurons l’effet du « keynésianisme militaire » – la doctrine politique et économique selon laquelle les dépenses importantes de l’État en armes entraînent le développement de technologies modernes dans l’industrie, en particulier en ce qui concerne la défense (et en conséquence, cela favorisera l’emploi et l’élévation du niveau de vie de la population).

Des militaires bien payés

Et en fin de compte, nous devons payer mieux nos militaires s’ils répondent aux normes élevées qui sont établies pour la construction de notre future armée, et dans la mesure où toutes les autres réformes auront été mises en place. Le service militaire devrait être un contrat social dans lequel ceux qui servent et sont prêts à mourir pour le bien du pays sauront que leurs familles recevront une indemnisation. C’est un engagement que nous ne devons respecter que si toutes les autres réformes sont mises en œuvre. Il ne sert à rien d’augmenter les salaires des généraux ineptes.

En conclusion

Monsieur Papikyan, je vais résumer le programme par une formule très simple : vous êtes un homme politique (moi ̶même j’ai été un fonctionnaire élu pendant longtemps), malgré votre jeune âge. ; soit vous et votre gouvernement entreprendrez une modernisation agressive de notre capacité de défense, et donc de défense de toutes nos frontières, soit crise après crise, nous arriverons aux  prochaines élections, et les gens vous remplaceront par d’autres forces qui auront la volonté de mettre en œuvre tous ces changements et de défendre le pays.

Dans ce pays, les gens ont beaucoup de patience et, dans une certaine mesure, comprennent les raisons de notre défaite. Peut-être que tout le monde n’est pas d’accord avec cela, mais au moins ils comprennent comment on peut s’en sortir. Les gens, y compris de nombreux partisans de votre gouvernement, ne toléreront pas l’humiliation de notre pays à ses propres frontières, alors que le régime d’Aliyev et ses brigands mord chaque jour un peu plus sur le territoire de l’État, semaine après semaine, un mois après l’autre.

Aucun gouvernement, s’il est incapable d’arrêter ce processus, ne pourra rester au pouvoir, et il ne le mérite pas.


(c) Traduit pour "Europe & Orient", par Jan Varoujan et Vladimir F. Fredoux 


mardi 23 novembre 2021

Des échecs de la diplomatie arménienne

 Des échecs de la diplomatie arménienne

par Eric Hacobyan

Traduit du russe par Jan Varoujan et Vladimir F. Fredoux 

 Source : Civilnet /  https://youtu.be/1B0ELnxrtb8

14/11/2021

Bienvenue à la Revue de la Semaine avec Eric Hakobyan. Cette semaine, nous allons discuter des échecs de la diplomatie arménienne, en particulier au cours de la dernière année après la deuxième guerre d’Artsakh et de l’Arménie. Nous ne parlerons pas des individus, mais des échecs collectifs de notre service diplomatique, parce que, en fin de compte, l’essentiel, ce ne sont pas les individus, mais les systèmes.


·      Ma première question à notre service diplomatique ou à notre gouvernement est la suivante : quelle est notre politique à l’égard de l’Artsakh ? Avez-vous une politique spécifique ? Parce que, si c’est le cas, vous ne l’avez guère explicité au regard du monde extérieur.

 

Notre politique sur l’Artsakh devrait être présentée au monde, sur la base de trois options :

 

La première option est celle du duo Erdogan-Aliyev : le nettoyage ethnique ou le génocide de tous les Arméniens vivant en Artsakh. C’est leur objectif depuis longtemps, et c’est pourquoi les négociations n’ont pas abouti au moindre résultat depuis 30 ans. Pour cette raison, ils feront tout pour empêcher la reprise de tout processus de l’OSCE, car ils ne sont pas intéressés par une solution passant par des négociations. Ils ne sont intéressés que par une victoire complète, c’est-à-dire l’Artsakh soit débarrassée de sa population arménienne historique, millénaire. C’est la première option qui devrait être présentée au monde. Êtes-vous pour ou contre ce projet ?

La deuxième option consiste à geler la situation actuelle et à la renforcer par le droit, et pas seulement par un mandat de cinq ans. Cela doit se faire soit par une résolution du Conseil de sécurité de l’ONU, soit par un processus de négociation qui codifiera la présence des soldats de la paix en Artsakh et les protégera du nettoyage ethnique. En outre, il est nécessaire de reprendre le processus sous les auspices de l’OSCE. Cela devrait être notre but numéro un dans les années à venir.

Si la deuxième option n’est pas envisageable, alors la seule option urgente, la troisième option, est la sécession au nom du salut. En vertu du droit international, si un pays a l’intention de soumettre une minorité ethnique à un génocide ou à un nettoyage ethnique, il perd tout droit légitime à gouverner ce peuple. Le régime Aliyev a depuis longtemps perdu le droit moral ou légal d’avoir d’interférer dans la vie des Arméniens d’Artsakh. Aliyev dans ses actions contre le peuple de l’Artsakh est beaucoup plus cruel et raciste que n’a pu l’être Slobodan Milosevic au Kosovo.

La tâche de notre diplomatie est de confronter la communauté internationale à ce choix exclusif : êtes-vous pour le génocide et le nettoyage ethnique ou êtes-vous contre ? Si vous êtes contre, vous avez deux autres options. Notre tâche est de clarifier ces questions et de ne laisser aucune marge de manœuvre à la communauté internationale, d’imposer le droit.

·      La deuxième question à notre gouvernement et à nos services diplomatiques est la suivante : avez-vous mené des recherches internes pour comprendre les échecs de la diplomatie arménienne au cours des dernières décennies ? Si ce n’est pas le cas, pourquoi ? Pour réformer le service et améliorer sa qualité, il est indispensable de comprendre les causes des échecs.

·     La troisième question est : comment peut-on perdre la guerre des relations publiques avec ce régime dégénéré, raciste et néofasciste ? Vous perdez la guerre des relations publiques contre un homme qui porte sur ses traits sa laideur morale, et la bassesse de sa rhétorique, un despote oriental, qu’il serait pourtant facile de diaboliser.

Vous perdez la guerre des relations publiques au profit d’un pays qui a officiellement héroïsé un meurtrier qui tue à la hache. Vous perdez contre un pays grotesque dont le vice-président est l’épouse du président. Vous perdez contre le dirigeant du pays qui a détruit plus de monuments culturels que l’État islamique et les talibans réunis, l’homme qui a amené des terroristes internationaux associés à al-Qaïda en Artsakh pour commettre des crimes de guerre. Vous perdez une guerre de relations publiques au profit d’un dirigeant de l’Azerbaïdjan qui a utilisé un jet privé pour kidnapper et torturer des juifs, comme dans le cas d’Alexandre Lapshin (et l’Azerbaïdjan a été condamné pour cela), un pays   qui détient illégalement des centaines de prisonniers de guerre et de civils arméniens dans ses cachots. Vous perdez la guerre des relations publiques au profit de quelqu’un qui, avec des terroristes et alliés turcs, a commis les pires crimes de guerre sur le sol européen depuis la guerre de Bosnie au début des années 90.

En fait, vous êtes en train de perdre cette guerre parce que nous ne nous impliquons pas, nous ne donnons pas de visibilité significative à l’Artsakh, nous nous investissons à moitié.


·      Ma quatrième question est la suivante : quelle est notre histoire, quel est le récit que nous présentons au monde ?

Je vais faire simple. Si vous êtes un diplomate arménien et que vous ne dites pas tous les jours à vos collègues diplomates d’autres pays ou des médias internationaux que l’Arménie est un îlot de liberté dans un océan de tyrannie, vous échouez dans votre rôle. Renoncez ̶ y et rentrez chez vous. Si vous ne formulez pas et ne présentez pas quotidiennement la question de l’Artsakh dans le contexte des droits de l’homme, alors vous échouez dans votre mission.

Pourquoi est-ce important ? Parce qu’en fait, le problème de l’Artsakh se réduit à la question des droits de l’homme. Il ne concerne pas l’intégrité territoriale et les territoires libérés ou occupés, mais concerne ce que le régime fasciste fera de la minorité sous son contrôle. Et c’est cela qu’il faut marteler, il faut forcer le monde à se centrer là̶ ̶ dessus, et à faire son choix.

Cinquièmement, que dites-vous au monde au sujet de vos ennemis ? Je vais être clair encore une fois. Si vous êtes un diplomate arménien, vous devriez dire tous les jours à vos collègues diplomates ou à la presse internationale que l’année dernière, l’Arménie et l’Artsakh ont été attaqués par le plus ancien État fasciste d’Europe – la Turquie, et l’État le plus néofasciste et raciste d’Europe –l’Azerbaïdjan, et que le monde a regardé ce qui se passait sans intervenir...

Si deux ans plus tard, la presse internationale dans sa prochaine liste de « méchants-dictateurs » n’inclut pas le nom d’Ilham Aliyev avec Saddam, Kadhafi, Kim Jong-un et d’autres, alors vous êtez en train d’échouer dans votre entreprise. Le monde moderne est un monde de spectacle, de mise en scène des relations publiques, et seuls ceux qui parviennent à exprimer dans ce cadre des questions et des arguments gagneront la guerre des relations publiques et obtiendront le bénéfice politique souhaité.

La question suivante est : quelle est votre politique américaine ? En avez-vous même une ? Le fait est que les États-Unis adhèrent toujours à une position neutre sur les questions liées à l’Arménie ou à l’Artsakh et c’est inacceptable. Il y a des millions d’Arméniens-Américains vivant aux États-Unis, ils sont impliqués dans toutes les sphères influentes de cette société. Que nous n’ayons pas été en mesure de les engager de manière plus substantielle est un grand échec.

Pourquoi les États-Unis sont-ils importants ? Certes, ils ont commencé à montrer moins d’intérêt pour le Moyen-Orient ou pour cette région dans son ensemble. Il est également clair que le pays est confronté à des problèmes internes de longue date. Cependant, ils constituent toujours la première force au monde.

Si nous avons la moindre chance d’entamer des négociations sérieuses sous la médiation de l’OSCE, cela ne se produira que sous la pression américaine. Les Européens n’ont pas le poids politique ou la volonté de le faire, nous avons donc besoin d’une politique américaine sérieuse.

Passons à la question suivante. L’année prochaine, la France organisera des élections présidentielles. Comment comptez-vous utiliser ces élections au profit de l’Arménie et de l’Artsakh ? Pourquoi est-ce important ? Car dans cette élection, dans laquelle la lutte se déroulera entre l’actuel président Emmanuel Macron et probablement Éric Zemmour, les deux camps auront besoin des voix des Arméniens de France. Tous deux chercheront à gagner l’électorat arménien. La France, après tout, est le pays le plus pro-arménien de l’UE et la deuxième force la plus puissante de l’Union. Par conséquent, nous devons formuler une demande politique cohérente en direction des Français, quel que soit le résultat de l’élection, et l’année prochaine nous offre une grande opportunité.

Question suivante : Que faites-vous pour améliorer vos systèmes de communication internationaux et locaux ? Cela mène directement à un autre sujet. Comme vous le savez, l’Arménie a des ministères, par exemple, de l’économie et de la santé, qui font venir des spécialistes de la diaspora et les nomment à des postes élevés de députés par exemple. Nous ne réinventons pas la roue en la matière. Nous avons des centaines d’Arméniens dans le monde qui œuvrent dans les domaines des relations publiques, de la diplomatie et de la politique, et nous devons les attirer et les nommer à des postes afin de réformer le service diplomatique.

Par exemple, que peut-on faire au niveau des ambassadeurs ? Bien sûr, l’ambassadeur n’est pas celui qui construit une ligne politique, mais il établit des relations. Supposons que quelqu’un fasse des affaires dans les pays du Golfe depuis de nombreuses années, vous pouvez le faire revenir et le nommer ambassadeur aux Émirats arabes unis, et sa tâche sera d’établir des relations dans le domaine de la politique et des affaires dans ce pays. Nous n’avons pas besoin de nous limiter à ce que nous avons maintenant, nous pouvons voir plus grand, attirer plus de gens et ainsi réformer notre système.

En conclusion

Je déteste dire cela parce que je sais qu’il y a de merveilleux spécialistes dans notre service diplomatique. Malheureusement, ils ne sont pas majoritaires. Nous vivons à une époque où il n’y a pas de place pour un langage mitigé ou les belles paroles. C’est une période de vérités amères, la question est de savoir quelles mesures nous allons prendre pour y faire face. Nus pouvons faire beaucoup mieux dans ce domaine si nous entraînons beaucoup plus de gens pour qu’ils s’impliquent dans ce projet de façon dynamique.

samedi 14 août 2021

Formation des diplomates français et arméniens

Formation des diplomates français et arméniens

***

En France il y avait à mon arrivée au M.A.E en 1970 deux filières de recrutement sur concours pour l’entrée dans la carrière diplomatique : l’ENA et les concours d’accès direct, général ou orient, ce dernier supposant la connaissance de langues orientales (russe + une langue d’Europe de l’Est ; chinois ou japonais ; arabe). 

Ces modes de recrutement tout en assurant un très bon niveau (concours ultra-sélectifs) n’étaient pas exempts de critiques. À la sortie de l’ENA l’affectation au MAE reposait d’abord sur le rang de sortie (dans les 25 premiers sur une promotion de 150) avant d’être dictée par une vraie vocation. On a vu certains énarques frais émoulus de l’École choisir le Quai d’Orsay avec la ferme intention de ne pas quitter Paris et sans appétence aucune pour l’apprentissage des langues étrangères. Quant au concours Orient, il recrutait de bons connaisseurs de langues orientales ou rares dont ils perdaient rapidement la maîtrise faute d’affectation durable dans les zones géographiques correspondantes, préférant Londres ou Washington à un exotisme qu’ils jugeaient sans doute réducteur de leurs talents. De son côté la direction du personnel ne veillait pas toujours à cette adéquation entre connaissances linguistiques et affectation.

Avec la disparition de l’ENA, le recrutement des diplomates français se concentrera nécessairement sur des concours spécialisés dont les formations sciences politiques et droit demeureront la colonne vertébrale, mais avec davantage d’ouverture sur l’économie, le commerce, l’écologie, les nouvelles technologies et la diversité de la société civile.

Pour un pays comme l’Arménie, les enjeux de la diplomatie ne se présentent pas différemment mais avec une acuité plus grande dans ces différents domaines.
L’outil diplomatique arménien a besoin de juristes internationaux de premier plan pour aborder des domaines aussi complexes et vitaux que celui des frontières extérieures du pays, des droits de l’homme, des menées génocidaires qui perdurent encore.

Il lui faut aussi des économistes et des commerciaux de premier plan car la démographie, la vitalité, la richesse et donc la sûreté du pays exigent qu’il redevienne le carrefour aussi bien nord-sud que est-ouest dont dépend sa prospérité et sa pérennité. Le sens du commerce a toujours été la caractéristique du talent arménien.

Il faut enfin d’excellents connaisseurs de la sphère régionale (au-delà du seul sud-Caucase) qui est l’environnement premier de l’Arménie où la connaissance d’une langue véhiculaire comme le russe dans l’immense espace ex-soviétique est un atout incontestable.

Dans la perspective d’un réseau diplomatique nécessairement limité pour des raisons budgétaires, l’Arménie devra faire porter son effort sur cet environnement régional, sur quelques grandes capitales notamment dans les pays de diaspora et sur les organisations internationales, sans oublier la connaissance et la pratique des institutions européennes, où de par son histoire, sa culture et ses valeurs, l’Arménie rencontrera toujours une écoute attentionnée.

Du point de vue de ces impératifs, l’université française en Arménie, conçue dès l’origine pour former les cadres dont ce vieux pays et ce jeune État a besoin, coche toutes les cases : elle forme des juristes de haut niveau (la première promotion a remporté en 2006 le prix René Cassin devant les plus anciennes et réputées universités européennes), des spécialistes de l’économie, du commerce, de la gestion et maintenant des nouvelles technologies. Tous ses diplômés sont en outre au moins quadrilingues (arménien, russe, anglais, français) avec, pour nombre d’entre eux, l’option d’une cinquième langue (allemand ou espagnol). La sévérité du concours d’entrée et des examens, un contrôle impartial des résultats, les possibilités de stage, les connaissances régionales et la déontologie rigoureuse – sans laquelle il n’est point de service public ni de Serviteur de l’État dignes de ce nom – sont des atouts incontournables. Ce souci de servir est au cœur de toute carrière diplomatique qui se respecte.

Henry Cuny
2 juin 2021

vendredi 9 juillet 2021

« Ari Doun » c’est bien… « Mena Doun » serait mieux

 «Ari Doun» c’est bien… «Mena Doun» serait mieux


Varoujan SIRAPIAN
Directeur de la revue E&O


Vu l'actualité en Arménie, il nous a paru utile de republier cet article qui avait paru en 2010, dans le numéro 11 de la revue "Europe & Orient."


Depuis sa prise de fonction, la dynamique ministre de la Diaspora de la République d’Arménie, Heranouche Hakopian, a mis en place un projet pour faire venir les Arméniens de la Diaspora, surtout les jeunes, au Pays. Le projet porte le nom « Ari Doun », littéralement « Viens à la maison ».

L’idée est louable et pourrait marcher, si les conditions sont réunies, à l’instar d’Israël qui dans ce domaine a une politique très efficace, bien pensée et bien rodée.

Pour qu’un jeune puisse se décider à s’installer en Arménie, il faut qu’il trouve un minimum de confort auquel il (ou elle) est habitué dans son pays d’origine comme la France, l’Amérique, le Liban, etc., pour prendre quelques exemples. Un logement, même modeste avec les commodités d’usage est un minimum pour commencer. Un travail et/ou la possibilité de démarrer une petite entreprise pour subvenir à ses besoins et éventuellement de sa famille s’il (ou elle) pense fonder une famille, ce que, in fine, est le but recherché.

La démographie

Car l’un des problèmes principaux de l’Arménie est sa démographie. C’est une question stratégique importante si on prend en compte la démographie galopante de ces deux voisins hostiles que sont la Turquie et l’Azerbaïdjan. Le problème est encore plus sensible dans le cas de la République du Haut-Karabagh et dans les territoires libérés.

L’hémorragie a commencé dans les premières années de l’indépendance où l’Arménie a vu partir des dizaines de milliers de ses citoyens parmi lesquels des « cerveaux » qui font cruellement défaut aujourd’hui pour former le socle d’une élite indispensable pour diriger le pays.

L’émigration, au début des années 90, pourrait s’expliquer par les séquelles du terrible tremblement de terre de 1988, la guerre du Haut-Karabagh qui a suivi (plus meurtrière que celle de la Bosnie), le passage brutal à l’économie du marché après 70 années de communisme qui, malgré le système incontestablement tyrannique et totalitaire, donnait une certaine sécurité à la population dans les domaines de l’emploi, la santé et l’éducation. Mais comment expliquer qu’aujourd’hui, dix-neuf années après l’indépendance, près de 40 % des Arméniens (selon un récent sondage Gallup) veulent partir coûte que coûte de ce pays (alors que ce taux est de 14 % pour la Géorgie et de 12 % pour l’Azerbaïdjan). Pire, quand nous interrogeons les gens dans la rue (commerçants, chauffeurs de taxi, institutrices…) ils sourient et disent que le pourcentage serait, en réalité, beaucoup plus élevé. Comment ne pas réagir quand on entend de plus en plus de gens nous dire « les Arméniens vivent bien partout dans le monde… sauf en Arménie » ? Comment ne pas avoir la gorge serrée quand on entend dire par la population ou de la part des intellectuels que « les Géorgiens sont en train de construire leur pays, jour après jour, et les Arméniens en train de détruire le leur » ? 

Donc il y a bien quelque chose qui ne va pas. Et ce sous les trois présidences depuis l’indépendance. Le constat est le même, et le diagnostic presque unanime dans les organisations politiques de la diaspora mais aussi dans la société civile, dans les associations humanitaires, culturelles, etc.

L’ennemi numéro 1 : la corruption

La corruption est dans les différentes sphères de l’État, au plus haut niveau, dans l’administration alimentée par une oligarchie qui en profite et qui se partage le gâteau, découpé en monopoles. Cette nouvelle nomenklatura[1] ne se cache même pas, sûre de son impunité, face à une justice impuissante (sinon corrompue elle-même).

Par conséquent l’urgence est de mettre en place un projet, par exemple « Mna Doun » (Reste à la maison), pour arrêter l’émigration, avant de penser à faire venir des Arméniens de la diaspora dans la Mère Patrie.

Inciter les gens à venir s’installer en Arménie dans l’état actuel des choses n’a aucun sens est serait même contreproductif. Puisque ceux qui seraient tentés par l’aventure seraient vite désenchantés face à cette détérioration de la vie quotidienne, frustrés par l’impossibilité de faire appliquer les lois sensées de protéger le libre commerce et de prendre conscience que la justice est à deux vitesses dans ce pays où la plupart des députés se font élire pour avoir simplement l’immunité parlementaire pour continuer ainsi à exercer leur « business ». Ainsi ces « nouveaux pionniers », attirés par le projet « Ari Doun », repartiraient alors dans leur pays d’origine pour faire une contre-propagande proportionnelle à leur déception.

Se taire ou parler ?

Que faire ? Ne rien dire pour « ne pas ternir l’image de l’Arménie » – et être d’une certaine façon complice ? Ou dire la vérité, telle que nous l’apercevons et l’entendons, exprimés par des gens d’en bas que nous côtoyons lors de chaque visite au pays ? Des gens qui aiment leur pays et qui ne voudraient pas le quitter. Malheureusement aujourd’hui ils sont dans une telle détresse qu’ils ne peuvent plus compter que sur Dieu pour trouver un brin d’espérance afin de continuer à vivre (ou survivre).

Certes ce n’est pas à la ministre de la Diaspora seule de mettre en place ce projet de « Mna Doun » (elle n’aurait pas les moyens) mais au chef de l’État, au gouvernement et aux hommes politiques (intègres) de mener une opération « main propre » pour éradiquer enfin ce cancer qui ronge ce beau pays et anéantit à petit feu ses citoyens.

Au lieu de courir après les « ennemis extérieurs », commençons par démanteler les « ennemis intérieurs ».

 



[1]  Le terme désignait péjorativement l’ensemble des privilégiés (principalement les notables du PCUS et leurs familles) qui détournaient et accaparaient à leur profit les avantages de la société soviétique.

 

mercredi 23 juin 2021

MISE AU POINT DU GEN. DELAWARDE SUR L'AFFAIRE CNEWS

MISE AU POINT FINALE DU GENERAL DELAWARDE SUR L'AFFAIRE CNEWS

21 JUIN 2021

Gen. (2S) Dominique Delawarde

Dans ce que je considère comme une embuscade soigneusement préparée par un communicant représentant « La République En Marche », avec, ou non, complicité de la chaîne Cnews, j'ai été interrompu, cloué au pilori et chassé comme un malpropre pour avoir utilisé le seul mot « communauté ».

Je n'ai jamais précisé le nom de la communauté qui contrôle, selon moi, la "meute médiatique" et qui est, toujours selon moi, une communauté d'affaires et d'intérêts, bien connue sous le vocable de "Deep State" aux USA" et d’État profond" en France. 

https://www.marianne.net/agora/entretiens-debats/existe-t-il-un-etat-profond-formule-employee-par-emmanuel-macron-lors-du-g7

Ce vocable a été utilisé à de nombreuses reprises par les Présidents américains et français au cours des 4 dernières années. Le Président français n'est pas présumé être complotiste. Il ne fait pas, selon moi, référence à des pouvoirs occultes qui n'existent pas….

À ma connaissance, aucune communauté particulière, ethnique, religieuse ou autre n'a l'exclusivité de l'appartenance à "l'État profond". De très nombreux articles de presse ont défini, plus ou moins nettement, cette communauté d'intérêts lorsque le Président français a utilisé l'expression. 

https://www.google.com/search?client=firefox-b-d&q=Macron+Etat+Profond

Relire aussi,

https://www.marianne.net/agora/entretiens-debats/existe-t-il-un-etat-profond-formule-employee-par-emmanuel-macron-lors-du-g7

Présumer que je serais antisémite, ce serait partir du principe qu'une seule et unique communauté religieuse aurait l'exclusivité de l'appartenance au Deep State ou à l’État Profond, voire la revendique, ce qui est assurément faux. Il y a probablement des athées, des chrétiens, des juifs, des bouddhistes, des musulmans qui font partie du Deep State, comme il y en a dans tous les secteurs de la société. L’État Profond étant, par nature, discret, il est donc impossible à quiconque d'en identifier tous les membres, les effectifs et les proportions, par sous-ensembles ethniques ou religieux.

Présumer que je serais sectaire ou raciste supposerait aussi que j'ai nommé une communauté religieuse ou ethnique lors de mon passage à Cnews, ce qui n'est pas le cas.

Enfin, prétendre que j'ai diffamé voudrait aussi dire que l'appartenance au Deep State serait "infamante", ce qui n'est pas le cas non plus. Ceux qui contrôlent les médias ou les organes de pouvoir, tirent plutôt fierté du pouvoir d'influence qu'ils exercent. Il ne peut donc être perçu comme insultant par quiconque de constater leur existence et leur pouvoir.

Est-il insultant ou diffamatoire de constater le fait qu'une communauté d'intérêt, où l'argent est roi et fait roi (Le Deep State ou l’État Profond), exerce un pouvoir d'influence puissant, donc contrôle les "médias mainstream" (mais pas que …) ?  Jusqu'à preuve du contraire, non. C'est simplement énoncer un fait que notre Président de la République connaît bien, puisqu'il en a parlé lui-même en plusieurs occasions.

Cette affaire de diffamation présumée et d’accusations portées contre moi est donc un procès délirant en sorcellerie organisé par "la meute médiatique" elle-même pour tenter de discréditer, de diaboliser, d'écraser ceux qui la dénoncent et font apparaître les côtés les plus sombres de son fonctionnement et de ceux qui la contrôlent. C'est aussi une manière de faire diversion et de faire oublier le contenu des tribunes de militaires, évitant ainsi de traiter au fond le problème du délitement de notre pays...

D'ailleurs, rédacteur et cosignataire de la tribune des 6 généraux : "J'accuse" et notamment du passage où je dénonce l'injustice faite à Dreyfus, je ne vois pas, bien au contraire, la moindre trace de sectarisme ou d'antisémitisme dans le choix et la manière de traiter ce passage important !

https://ripostelaique.com/exclusif-tres-vigoureuse-riposte-des-six-generaux-que-le-regime-veut-punir.html

Cerise sur le gâteau, le hasard fait que je compte juif et musulman dans les « pièces rapportées » de ma famille, où l'entente, l'harmonie et l'intégration sont parfaites. L'accusation portée contre moi en devient donc grotesque.

SI QUELQU'UN A ÉTÉ DIFFAMÉ DANS CETTE AFFAIRE CNEWS, C'EST MOI !

Je me réjouis, bien sûr, qu'un membre éminent de cette « communauté politico-médiatique » qui a très largement utilisé son pouvoir d'influence sur les médias au profit de Mr Macron, pour le porter au pouvoir en 2017 soit aujourd'hui sous les verrous. https://www.lepoint.fr/politique/financement-libyen-mimi-marchand-incarceree-19-06-2021-2431740_20.php

mardi 1 juin 2021

De Clovis à Macron

De Clovis à Macron : vie et fin d’une nation?

Nos politiques actuels montrent d’évidentes ambitions personnelles. Elles sont cependant bien trop étriquées et mensongères pour qu’elles se développent en une ambition pour la France et soient ainsi utiles au pays, face aux dangers qui grondent. La réalisation d’une véritable ambition politique individuelle devrait s’appuyer sur la réussite de la collectivité qui a élu l’ambitieux. Si elle se trouve seulement satisfaite par un succès privé, elle n’est qu’égoïsme, forfanterie et malheureusement tromperie de ceux qui, en tant qu’ensemble solidaire, pour tout ou partie, ont cru ou supposé ingénument que ce désir de réussite personnelle servirait la nation. Ces gens, bavards et sans échine, corrupteurs et faux, ne laisseront pas leur nom dans l’histoire. Au mieux, dans une quelconque note de bas de page, un historien futur, évoquant la période que nous vivons, les citera comme les insignifiants personnages d’un marécage politique, prélude boueux à la grande résilience française. C’est en tout cas la perspective espérée et motivante qui doit animer les citoyens si nous ne voulons pas qu’un autre historien, dans une autre dimension, écrive, en anglo-saxon, un ouvrage de 350 pages, faisant référence à un ancien pays, au titre probable suivant : «De Clovis à Macron : vie et fin d’une nation.»

Pour diriger une puissance aussi ancienne et sensuelle que la France, il faut entretenir une relation charnelle avec elle. Son histoire est un héritage global avec ses bons et mauvais épisodes. Les uns sont indissociables des autres tant les aspects sombres, par contraste, donnent de la lumière aux pages glorieuses. Nous ne pouvons faire le tri car nul ne peut se revêtir du contexte de telle ou telle époque. Ils participent tous à la France d’aujourd’hui et à sa grandeur. Ils dirigent son avenir et génération après génération ils nous obligent.

D’aucuns me diront que seul le peuple est souverain et que ses dirigeants sont ceux qu’il a souhaités. En sommes-nous sûrs? Je crois, hélas, que toutes sortes de manipulations, rendues possibles de nos jours par une technologie soumise aux financiers méprisants, à une organisation internationale hostile aux nations, et à une caste qui leur est intimement liée, ont permis l’établissement d’une démocratie virtuelle, à moins que ce ne soit une dictature masquée. De plus le politique est un professionnel au long parcours ce qui le contraint à acquérir une mentalité conforme à des règles lentement établies, une sorte d’endoctrinement ou de structuration de l’esprit. Quelle que soit son adhésion idéologique, il s’impose, injustement, comme un indispensable spécialiste. Nous confions donc notre État à des gens dont la politique est devenue le métier. Je ne nie pas qu’une certaine expérience puisse être utile et que quelques-uns soient à leur place, mais l’intelligence, la vision des rapports humains, la réflexion, le sens des autres, la vertu, l’amour de la France, la culture, se trouvent plus aisément, ailleurs, que dans ce milieu. Il y a, au demeurant, un détournement, de l’expression populaire d’autant plus évidente que les partis de militants n’existent plus. Ils recueillaient, à leur façon, la pensée des citoyens et, de ce fait, offraient à leurs responsables un mandat légitime pour parler au nom d’une partie du peuple. Cette organisation militante s’est effondrée. Nous sommes confrontés à un hiatus entre les positions des politiciens et l’opinion véritable d’un peuple privé de cette possibilité de faire émerger ses sentiments et de s’enthousiasmer pour une cause véritable. La politique devrait redevenir l’affaire de tous. Elle ne peut être la propriété d’un groupe fixant à ses membres des comportements au travers de longues dérives. Ce clan finit par ne proposer au peuple que des souhaits sous influence, habillés, selon le bord affiché, de fausses différences. Ou encore il ne fait que relayer les exigences aberrantes des minorités agissantes et menaçantes, qu’il fait siennes, car elles lui paraissent utiles pour faire croire à la prise en compte de volontés citoyennes. L’absurde et l’ubuesque sont ainsi, exposés en lieu et place de la vertu et de la raison.

Le constat est d’évidence : il n’y a plus guère cette indispensable porosité entre le peuple et ses représentants, soumis obligatoirement au carcan des appareils partisans pervertis. À moins d’un homme charismatique créateur de sa part d’histoire, les politiques d’aujourd’hui les plus en vue n’ont pas la dimension leur permettant de répondre aux périls qui menacent la France. Ils proviennent tous de la routine d’une situation de paix, menés par des gestionnaires prétentieux aux principes flexibles. Ils ne sauraient imaginer affronter une guerre de religion, une crise existentielle, qui pourtant pointe à l’horizon de nos jours. Chez ces professionnels il y a une large part d’amateurisme!

Ils sont inadaptés au dangereux futur immédiat. Alors que faire? Des élections présidentielles approchent qui seront beaucoup plus déterminantes pour l’avenir du pays que les précédentes. Cependant aucun des candidats potentiels ne semble répondre aux puissantes obligations qui seront celles du futur chef de l’État. Si rien n’est fait pour modifier cette absurde conséquence d’un système dévoyé, la France courra à la catastrophe. Il faudrait donc inverser le processus actuel faisant que les partis choisissent de soutenir un des leurs sans que ce candidat désigné ait eu la moindre onction populaire préalable. Les citoyens sont totalement étrangers à ces choix. Il leur est simplement demandé d’adhérer à une personnalité choisie dans ce microcosme de l’entre-soi. Or nous constatons que les Français sont, dans une immense majorité, d’accord sur les aspects fondamentaux d’une politique nationale reposant principalement sur la sécurité et la souveraineté qu’aucune des personnalités sélectionnées aujourd’hui n’affirme vouloir véritablement défendre, bec et ongles ou contre vents et marées, selon la formule qui vous plaira.

J’écrivais, dans un ouvrage paru en mars 2017[1], Il est nécessaire d’inverser les règles de fonctionnement de la vie politique pour une plus grande démocratie et une meilleure adhésion du peuple. Il faut aller du peuple vers une structure souple et associative, à la suite d’un homme ou de quelques-uns, porteurs d’une philosophie politique et non plus laisser ces entreprises politiques existantes, établir une dictature sur la pensée et le choix des responsables… Des mouvements sont nés récemment autour d’une idée ou d’une éthique. La «manif pour tous», «les veilleurs»… et quelques autres. Ils témoignent de cette volonté populaire de s’exprimer en s’affranchissant des partis traditionnels. Ce système a fonctionné, dans le lointain passé, avec la rédaction des cahiers de doléances. Aujourd’hui, j’ajouterais le mouvement des «Gilets jaunes», mais aussi la «lettre – dite – des généraux». Des dizaines de milliers de personnes se sont rassemblées, sans organisation préexistante, dans un but déterminé. Il est certain que les réseaux sociaux, remplaçant les cafés du commerce, ont seuls permis de tels rassemblements. La démocratie revivifiée pourrait partir de ce nouveau média.

Quelques-uns pourraient ainsi lancer sur ces réseaux la base d’une ligne directrice pour la France, susciter le rassemblement de personnes dans plusieurs lieux du territoire qui éliraient des délégués acceptant de rencontrer d’autres délégués et ainsi de suite jusqu’à une réunion ultime désignant leur candidat. Ce procédé valable pour une élection présidentielle pourrait se décliner pour quelques autres élections selon un mode adapté. En développant cette idée, je me suis rendu compte que les soviets, en Russie, avaient procédé d’un principe voisin. Je ne suis pourtant pas communiste (à moins que face au totalitarisme financier et ultra capitaliste, le patriote, plutôt bonapartiste, admirateur de Foch de Lyautey et de Clemenceau, et parfois gaulliste, que je suis, ne le devienne…) Le principe n’est donc pas utopique, quand bien même nos esprits, structurés à la fois par des décennies d’un système électoral banal laissant quelques ambitieux proposer leur candidature, et par une prétention à ne voir la démocratie ne fonctionner que par cette unique méthode. Je rappelle le dernier alinéa de l’article 2 de la constitution sur lequel je vais revenir : «Le principe (de la République) est le gouvernement du peuple, par le peuple et pour le peuple». Je constate que ce beau principe est biaisé. L’article 1 n’est pas mieux appliqué spécifiant, dans un second et récent alinéa que : «La loi favorise l’égal accès des femmes et des hommes aux mandats électoraux et fonctions électives, ainsi qu’aux responsabilités professionnelles et sociales.»

Je ne me fais cependant aucune illusion. Une telle modification si elle venait à être envisagée se heurterait à de multiples obstacles dont le principal serait une opposition d’un système ancien se sentant menacé.

Mais supposons pour la beauté du rêve que les Français réussissent à élire un président selon leurs vœux profonds et une assemblée nationale conforme, enfin, aux souhaits réels des citoyens. Le nouveau chef de l’État devrait dès son intronisation, agir par le symbole. Le symbole révèle les ressorts les plus cachés de l’action en anticipant le temps futur; bien davantage que le langage, il exprime le fond d’une pensée et la volonté de mise en œuvre d’une action. Il s’adresse à l’inconscient et provoque des résonances en reliant l’individuel au collectif. Il engage, il ne ment pas…

Je verrais donc, dans le premier trimestre suivant l’élection du président de la grande résilience nationale, le nouveau chef de l’État prendre quelques mesures éclairantes sur l’avenir. Après le symbole initial du dépôt d’une gerbe sous l’Arc de Triomphe, au pied du soldat inconnu et sous le regard attentif des gloires militaires de la France, suivraient des décisions manifestant ses intentions.

Il ferait ainsi ôter la bannière européenne sur tous les bâtiments officiels où elle fait une ombre dérangeante au drapeau français, en contradiction avec l’article 2 de la constitution stipulant que «  L’emblème national est le drapeau tricolore, bleu, blanc, rouge.»

  Pour la même raison, et au nom du droit des Français à la compréhension, il interdirait l’utilisation de toute autre langue que la nôtre sur notre sol, dans nos productions écrites et matérielles et par nos représentants civils et militaires à l’étranger et imposerait aux produits importés d’être présentés exclusivement dans notre langue. Cet article 2, décidément, le prévoit aussi : «La langue de la République est le français.»

Il réaffirmerait notre indépendance et rappellerait les officiers en poste au sein de l’OTAN et reviendrait à la supériorité du droit français sur toute autre norme. Dans une même continuité, il mettrait fin à la participation française aux organismes judiciaires européens risquant de soumettre des Français, voire l’action de la France, à des juges étrangers. Il rappellerait l’intégrité de l’ensemble du territoire national et demanderait la mise en œuvre d’une étude pour l’intégration définitive des territoires d’outre-mer – Nouvelle-Calédonie et Polynésie – à l’ensemble français.

Il ferait son tout premier voyage officiel, en Russie, puis visiterait les pays africains francophones.

Il ferait revoir nettement à la hausse le budget de la Défense et exigerait des mesures pour rétablir la souveraineté totale de notre production d’armement.

Il déclarerait solennellement que la France est fière de son histoire et n’a pas à la fractionner ni à se repentir de ce qui déplait à certains Français marginaux et étrangers. Il ferait supprimer l’appellation «Loi mémorielle» et la remplacerait par l’expression «affirmation solennelle» sans vraie valeur juridique, car l’histoire, science des faits passés, ne se décrète pas. Il ajouterait que la France reconnait la supériorité du droit des nations sur celui des individus.

Il engagerait une réforme de l’Éducation nationale reposant sur la recherche d’une connaissance de base pour tous et sur la sélection des élèves, en donnant comme axe éducatif l’enseignement du Français, des sciences, de l’histoire et de la géographie. Il éloignerait les parents des établissements d’enseignement.

Il lancerait la création d’un organisme pour l’exploitation des richesses recelées par les 11 millions de km2 du domaine maritime national, à l’image du CEA en son temps, et engagerait un développement nouveau de la filière nucléaire.

Et surtout, en matière de sécurité, il établirait un contrôle aux frontières. Il donnerait l’ordre de revoir les conditions d’ouverture du feu pour les forces de l’ordre en les rendant plus simples. Demanderait l’organisation d’un referendum sur le rétablissement de la peine de mort dans certains cas et ferait mettre en œuvre une politique de rapatriement des émigrés dans leur pays d’origine et ferait réétudier toutes les aides sociales qui leur sont destinées. Il engagerait une réforme en profondeur du système judiciaire. Il exigerait des binationaux un choix. Il affirmerait que l’islam n’est pas une religion compatible avec la laïcité ni avec la civilisation française et inviterait les musulmans à en tirer les conséquences. Il ferait aussi abolir, par le nouveau parlement, toute la législation portant atteinte à la dignité et à la normalité de la famille…

Cette liste n’est évidemment pas exhaustive. Il est certain que toutes ces mesures essentiellement symboliques engageraient l’avenir et obligeraient à une politique fondamentalement nouvelle. Elles apparaitraient comme les prémices d’une renaissance de la France. Nul doute qu’un tel chef de l’État, entamant son mandat avec de telles indications symboliques, maintiendrait l’adhésion sans faille du peuple qui l’aurait élu car, avide d’espoir, il serait dès lors assuré d’un avenir pour la France conforme à la trajectoire de son histoire.

Henri ROURE



[1] Grandeur ou servitude ? Essai sur l’avenir de la France. Éditions ED2A, mars 2017, 157 pages.