lundi 6 mai 2019

Rencontres d’un ancien ambassadeur 
à Erevan

À l’invitation de l’UFAR, l’université française mise sur pied durant ses années de fonctions à Erevan (2002-2006), l’ancien ambassadeur de France en Arménie, Henry Cuny, président d’honneur de l’Institut Tchobanian, est revenu dans ce pays où il a passé cinq ans riches en événements et en réalisations, pour une série de rencontres francophones autour de ses récents livres, du 18 au 26 avril dernier.
Il a été accueilli à l’aéroport de Zvartnots par Varoujan Sirapian, président fondateur de l’Institut Tchobanian très engagé en faveur du développement de la francophonie en Arménie.
La première rencontre a eu lieu le 19 avril à 18h à l’Alliance Française où une quarantaine de personnes ont pu écouter l’auteur exposer les thèmes de ses livres et notamment celui qui touche à l’identité et à la langue française : « Les ciels de Raphaël : lettres à mon petit-fils pour lui faire aimer la France et sa langue » (Sigest)




Samedi 20 avril, M. Cuny s’est rendu au Musée/Institut Komitas afin de glaner quelques informations sur la vie de ce prêtre chanteur dont on célèbre cette année le cent cinquantième anniversaire de la naissance. Il a eu l’heureuse surprise de voir ce dernier livre et son essai « Arménie : l’âme d’un peuple » en bonne place dans la librairie du musée.

Lundi 22 avril, M. Cuny était l’invité sur le plateau de la TV Civilnet pour une interview sur « Les ciels de Raphaël » et les valeurs qu’il souhaite transmettre à ses petits-enfants et aussi sur le rôle qu’il a pu jouer en tant que co-fondateur pour la partie française de l’UFAR. 

Dans la soirée une rencontre a eu lieu à l’UFAR entre les deux ambassadeurs, l’ancien, Henry Cuny et l’actuel, Jonathan Lacôte, dans l’espoir de susciter quelques vocations diplomatiques parmi les étudiants. L’un et l’autre ont mis en évidence la richesse et la diversité de ce métier comme sa charge d’humanisme. Le débat a été conduit par la journaliste Hasmik Arakelian.

Mardi 23 avril, Henry Cuny a été l’invité de l’Université Brussov. Là encore, étudiants et professeurs ont écouté attentivement le récit d’Henry Cuny dont la trame singulière autant qu’inédite de son dernier roman « Les heures de sable » (éditions Pierre Guillaume de Roux), salué lors de sa parution par un article élogieux du journal Le Monde, a visiblement intrigué l’audience. Quant aux « ciels de Raphaël » composés des lettres adressées à son petit-fils, plusieurs passages, et particulièrement celui concernant l’Arménie, ont suscité une vive émotion. La chaire de Français envisage même d’en tirer quelques sujets de thèse.

Dans la soirée une invitation surprise a emmené Henry Cuny et Varoujan Sirapian à Massis à 20 km d’Erevan où une association locale avait organisé une rencontre autour des relations entre l’Arménie et la France de 1915 à nos jours. L’ancien ambassadeur, dans une courte mais dense allocution introductive, a résumé en quelques traits ce qu’il avait ressenti en Arménie à travers la mémoire millénaire d’un peuple, la beauté d’une langue, la richesse d’une culture et la spiritualité de Grégoire de Narek dont il a cité quelques vers extraits de son livre des lamentations qu’il s’était plu à retraduire en français à partir de l’arménien oriental.

Mercredi 24 avril, Henry Cuny et Varoujan Sirapian se sont joints au groupe des étudiants de l’UFAR guidé par le recteur Jean Marc Lavest au pied du Musée du génocide, pour se rendre ensuite au mémorial afin d’y déposer des fleurs à la mémoire des victimes du « grand crime » perpétré par le gouvernement jeunes turcs en 1915-1917.


Jeudi 25 avril, la dernière rencontre francophone a eu lieu à 13 h à l’Université d’État d’Erevan devant une assemblée de professeurs et étudiants, visiblement touchés par la philosophie bienveillante qui se dégage des « lettres à mon petit-fils » et sa portée universelle.

Le soir, un dîner très amical, avec plusieurs acteurs majeurs de la francophonie en Arménie, a été organisé à l’ambassade de France par l’ambassadeur Jonathan Lacôte en l’honneur d’Henry Cuny à la veille de son retour à Paris. 
Comme en 2016, l’accueil de la part des Arméniens, qu’il s’agisse de simples citoyens, de professeurs ou d’étudiants, fut chaleureux, révélateur d’une réelle affection envers cet ancien ambassadeur qui a visiblement marqué son passage à Erevan, quitté il y a treize ans.