Le CCAF déplore la décision de la France de donner son accord à
l’ouverture d’un nouveau chapitre dans les négociations de la Turquie
avec l’Union européenne.
Cette initiative, rendue publique par Laurent
Fabius le 12 février, est d’autant plus intolérable qu’elle intervient
dans un grave contexte d’atteintes aux libertés dans ce pays : vague
d’arrestation contre les journalistes et contre les avocats,
condamnation à perpétuité de la sociologue Pinar Selek, 21 ans de
prison requis contre l’étudiante française Sevil Sevimli. Cette
situation, qui alarme l’ensemble des ONG, est telle que le 6 février
le secrétaire général du Conseil de l’Europe, Thorbjorn Jagland, en
visite en Turquie, a dû se livrer à un sévère réquisitoire sur la
condition droits de l’homme dans cet Etat. Cette décision choquante du
gouvernement français s’inscrit également dans un contexte de racisme
et de violence contre les minorités en Turquie( femmes arméniennes
tuées à Istanbul, répression antikurde), lequel a fait couler le
sang jusqu’à Paris le 9 janvier dernier avec l’assassinat de 3
militantes kurdes. Un crime sur lequel pèsent de lourds soupçons
quant à l’implication des services secrets turcs.
Compte tenu de ces événements, l’annonce de Laurent Fabius constitue une provocation et un encouragement aux turpitudes du régime AKP. Elle exprime une conception cynique de la diplomatie, en totale contradiction avec les engagements affirmés du PS et du Président de la République sur les conditions d’entrée de la Turquie dans l’Europe.
CCAF
Conseil de Coordination des Organisations Arméniennes de France