"Certains
veulent utiliser les réfugiés pour affaiblir l'Europe"
Donald Tusk
Le président du Conseil européen Donald Tusk a affirmé vendredi que l'afflux de réfugiés vers l'Europe était utilisé par certains dirigeants
étrangers - qu'il n'a
pas nommés - pour affaiblir
politiquement l'Union européenne.
"Pour la première fois depuis que je fais de la politique, j'ai entendu des hommes politiques ouvertement déclarer que les réfugiés qui se dirigent vers
l'Europe sont leur méthode pour imposer à cette dernière certains comportements", a dit M. Tusk, intervenant au cours d'un forum européen à Sopot, sur la côte polonaise de la Baltique.
"Certains disent que c'est leur méthode
pour affaiblir l'Europe
en tant qu'organisme politique", a poursuivi le président du Conseil européen,
invitant à en "tirer les conclusions qui s'imposent".
Auparavant, il a critiqué
"les solutions militaires proposées par certains États en Syrie" qui risquent, selon lui, de "pousser les huit millions de Syriens déplacés à l'intérieur de leur pays à quitter leur patrie".
Il a ensuite mentionné
"l'engagement militaire de la Russie,
l'engagement militaire et politique
de l'Iran et l'engagement de plus en plus clairement évoqué de la Chine".
"Les réfugiés
sont devenus un élément de la confrontation politique et parfois, dans les mains et dans l'esprit de certains hommes politiques, ils deviennent un élément de marchandage, voire un nouvel élément de la guerre hybride
dont on a vu les premiers signes en Crimée et dans le Donbass", en Ukraine, a encore
dit M. Tusk.
"Je ne parle pas uniquement
de la Russie", a-t-il précisé.
Le terme de "guerre hybride" avait été utilisé pour décrire le conflit armé dans
l'est de l'Ukraine, auquel la Russie est accusée par Kiev et les Occidentaux de prendre part par des moyens détournés, des militaires sans appartenance déclarée à
une armée, des opérations de forces spéciales, une offensive de propagande et des
manoeuvres aux frontières.
Tout en réaffirmant la vocation de l'UE à accueillir les réfugiés fuyant la
guerre, M. Tusk a mis en garde contre la réapparition de "murs" aux frontières
oubliées à l'intérieur de la zone Schengen.
"Aujourd'hui, nous ne décidons pas qui entre en Europe. Ce sont les
passeurs, la détermination des gens et même la météo en Méditerranée qui le
décident", a-t-il dit.
Enfin, M. Tusk a trouvé une raison d'être optimiste dans le fait que les réfugiés vont vers l'Europe
car ils y voient le lieu où ils seront bien traités,
où ils pourront bâtir un avenir meilleur pour leurs enfants.