Arménie : le salut viendra de la Russie
Cette opinion peut paraître provocatrice quand les médias
tout-puissants matraquent leur propagande à longueur de « journaux »
continus. Des médias tout-puissants car les citoyens sont devenus des consommateurs
qui avalent la propagande comme on mange une pizza, l’école étant devenue
« démocratique » c’est-à-dire à l’écoute des élèves, de leur
« diversité ethnique et sexuelle » et donc ne jouant plus son rôle de
fabrique de citoyens éduqués et cultivés. J’invite à revoir les conférences de
presse de De Gaulle expliquant très pédagogiquement la politique étrangère de
la France et à les comparer au niveau affligeant des « journalistes
propagandistes » et du personnel politique.
Les médias désormais 1er pouvoir manipulent les élections en
disqualifiant les personnalités hostiles à leur idéologie, qu’ils s’appellent
Fillon, Trump, Le Pen, Zemmour, Orban ou Poutine. A tel point que Macron n’a
même pas besoin de justifier son action des 5 ans passés ni de présenter son
programme pour les 5 ans à venir. En 2017, il lui a suffi de se prosterner à
Oradour sur Glane et au Mémorial juif, et en 2022, de qualifier d’extrême
droite son adversaire.
Ils ont dicté l’attitude ignoble de TOUT l’occident au moment
de l’agression turco-musulmane contre l’Arménie à l’automne 2020.
Deux « journalistes » de "Libé" se sont même donnés beaucoup de mal pour
trouver des groupuscules identitaires soutenant les Arméniens, motif suffisant
pour rendre « nauséabonds » les combattants arméniens qualifiés
unanimement de séparatistes. A l’unisson, médias et politiques ont donc jugé
que les Arméniens devaient rendre les terres prises illégalement en 1994 pour
revenir aux frontières de Staline de 1921 qui avait spolié les Arméniens de
l’Artsakh et du Nakhidjevan pour faire plaisir à Ataturk. Ainsi donc les
Arméniens se découvrent un nouveau et redoutable ennemi : l’idéologie
décoloniale, woke, indigéniste, multiculturaliste (le tiers-monde incluant
l’Islam a été opprimé et il convient de réparer les « crimes » commis
à son encontre). Cette nouvelle idéologie vient compléter la « lutte pour la
liberté et la démocratie », arme redoutable pour diffuser insidieusement
le culte de la liberté individuelle avec son corollaire : la culture, le
mode de vie et de pensée américains. C’est un pernicieux cheval de Troie pour
miner les régimes déclarés ennemis (l’axe du mal) dans lesquels il ne reste
plus qu’à attendre des « révolutions » un petit peu aidées par la
CIA. Les exemples ne manquent pas. Géorgie, Biélorussie, Ukraine. Naturellement
cette méthode ne fonctionne qu’avec des sociétés culturellement perméables. Il
est dès lors facile de faire apparaître la Russie comme l’agresseur puisque les
peuples ne savent rien de l’histoire, de l’avancée rampante de l’Otan bras armé
de l’Empire (pourtant d’après Macron cuvée 2020 en état de mort
cérébrale !!!) et que seule comptant l’histoire immédiate, les médias
n’ont qu’à la faire avaler au bon peuple comme un Mac Donald !
Pour ce qui est de l’Arménie, c’est ce plan qui est appliqué.
Résultat : après la « révolution » de 2018, le
premier ministre Pachinian déclare sans ambages que la démocratie est la
colonne vertébrale de l’Arménie, qui lui permettra de vaincre tous les
obstacles !
Un peu d’histoire monsieur Pachinian : la très
démocratique 1ère République d’Arménie s’est écroulée en 2 mois de
combats en novembre 1920 contre la coalition « autocratique »
Staline-Ataturk. Les « démocraties » occidentales ne sont pas venues
à son secours. S’ensuivit une lente descente aux enfers et nos chères
démocraties furent sauvées en 1945 par un affreux totalitarisme qui n’a pas
hésité à sacrifier 25 millions de pauvres bougres (dont 300 000 Arméniens,
autant que les pertes américaines de toute la guerre !) qui n’avaient
d’autre choix que de se faire trouer la paillasse par les MG42 allemandes ou
les mitrailleuses du NKVD !
Naturellement, comme cette vérité est gênante, nos
falsificateurs de l’histoire tels BHL ou Bayrou minimisent le rôle de l’URSS et
proclament que la capitulation allemande est une victoire de « la liberté
et de la démocratie » !
Pour venir à bout des monarchies coalisées d’Europe financées
par le Royaume Uni, la France a fait appel à un général qui a renversé le très
démocratique Directoire.
Plus près de nous, la très démocratique 4ème
République s’est avérée incapable de résoudre la crise algérienne et a fait
appel à De Gaulle.
C’est cruel mais c’est ainsi : c’est le peu démocratique
mais si héroïque et patriote Monte Melkonian qui s’est sacrifié pour que vive
l’Arménie…. Et c’est une Arménie débarrassée de la corruption et de la sujétion
à Poutine qui a subi le pire désastre de son histoire récente.
Au fait pourquoi les très démocratiques USA et l’Occident ne
sont-ils pas intervenus pour la protéger des très autocratiques Turquie et
Azerbaïdjan ?
C’est que la liberté et la démocratie ne sont qu’une des
armes, un paravent pour la domination mondiale. L’essentiel est ailleurs.
Le Royaume-Uni, et désormais le monde anglo-saxon ont veillé
à ce qu’aucun Etat ne devienne hégémonique en Europe car cela signifierait une
menace mortelle pour l’Empire.
Après la conquête de l’Empire maritime face aux Hollandais,
aux Espagnols, aux Portugais, aux Français, les Anglais ont œuvré pour détruire
successivement l’Empire d’Autriche, le royaume puis l’empire français.
Dès la défaite de Napoléon, le nouvel ennemi devint la Russie.
Les Anglais - notamment Disraeli en 1878-
ont défendu bec et ongles l’Empire ottoman contre l’expansion russe quitte à
sacrifier les chrétiens d’Orient. Ils
ont du sang arménien sur les mains. Le Sultan les a récompensés en leur faisant
cadeau de Chypre en 1880. Qui a dit que
le crime ne paie pas… Bien plus tard, avec la constance qui caractérise la
politique étrangère britannique, Chamberlain refusa la main tendue de Staline
en 1938-39 pour contrer Hitler, et obligea le 1er au pacte
germano-soviétique.
Aujourd’hui, l’ennemi est toujours la Russie. Pour le
vaincre, tous les moyens sont bons. Faut-il faire les yeux doux à l’islamiste
Erdogan en abandonnant les Arméniens et les Kurdes ? Armer les moudjahidine afghans ou les
islamistes « démocrates » syriens ? Fomenter des « révolutions
de velours » partout où c’est possible, recourir à la force brutale
ailleurs (Irak, Libye, Syrie) et faire accepter la guerre par le recours à
des fakes news ? Faire une alliance avec le Maroc contre l’Algérie ?
Déstabiliser l’Asie centrale ? Féliciter l’Arménie pour ses avancées
« démocratiques » et remercier l’Azerbaïdjan pour le concours apporté
au contournement des flux énergétiques fossiles russes ? Cerise sur le
gâteau amer : encourager la réconciliation arméno-turque c’est-à-dire l’entente
entre le loup et l’agneau, chemin le plus rapide pour la disparition de
l’Arménie ? Contain & restrain…
Car la force de la démocratie américaine c’est d’abord sa
puissance militaire, c’est 12 porte-avions lourds de 100 000 t et 12 porte-hélicoptères
de 40 000 t !
Voici à titre d’exemple une carte – très exacte- même si le
titre est ironique- des bases entourant l’Iran !
Alors Monsieur Pachinian, quelle démocratie ? Les menaces multiformes qui pèsent sur l’Arménie ne peuvent être résolues par ce slogan ! Les Arméniens ne se mobiliseront pas pour la démocratie.
Rappelons-nous l’appel du Comité de Salut Public : la
Patrie ou la mort !
Rappelons-nous aussi, ironie de l’histoire, que les 5
principautés arméniennes d’Artsakh (Karabagh) demandèrent vers 1725 au pas très
démocratique tsar d’être leur souverain en remplacement des khans perses
musulmans.
Aujourd’hui plus que jamais, le salut viendra de la
Russie !
Le rattachement de l’Arménie et de l’Artsakh à la Fédération
de Russie, en tant que République fédérée, pourrait être la solution pour la
survie de la nation arménienne.
Mooshegh Abrahamian