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vendredi 18 juillet 2014

Kurdes assassinées à Paris

Kurdes assassinées à Paris : 
Demande de l'arrestation de responsables turcs
 
Les proches des militantes kurdes assassinées à Paris en 2013 ont demandé à la justice des mandats d'arrêt contre quatre responsables turcs qu'ils soupçonnent d'avoir commandité ce crime, a indiqué vendredi à l'AFP une source proche du dossier.

Sakine Cansiz, Fidan Dogan et Leyla Saylemez avaient été tuées de plusieurs balles dans la tête, en plein jour le 9 janvier 2013, dans les locaux du Centre d'information du Kurdistan (CIK), dans le Xe arrondissement, un crime qui avait bouleversé la communauté kurde.

Arrêté quelques jours plus tard, le Turc Ömer Güney avait été mis en examen pour assassinat. Si diverses pistes avaient initialement été évoquées quant aux commanditaires, l'implication des services secrets turcs (MIT) -ou d'une de ses branches- ne fait aujourd'hui aucun doute pour les proches des victimes.

Ils ont donc demandé ces derniers jours à la juge d'instruction Jeanne Duyé, qui conduit l'enquête, de délivrer des mandats d'arrêt à diffusion internationale contre quatre Turcs susceptibles d'être mis en cause pour complicité d'assassinat, a précisé la source proche du dossier.

Ces quatre personnes -O. Yüret, U.K. Ayik, S. Asal et H. Özcan- apparaissaient comme les signataires d'un document confidentiel publié le 14 janvier 2014 par la presse turque. Elle le présentait comme une note du MIT de novembre 2012 rédigée comme un "ordre de mission" pour Ömer Güney.

En février, l'hebdomadaire allemand Der Spiegel rapportait que ces quatre noms étaient bien ceux de membres des services turcs travaillant sur la question kurde et évoquait des sources au sein des services de sécurité allemands concluant à l'authenticité du document.

Sa publication était intervenue peu après la diffusion de l'enregistrement d'une conversation antérieure aux assassinats entre un homme, qui pourrait être Ömer Güney, et deux agents turcs.

Ömer Güney, qui nie les accusations dont il est l'objet, a réfuté devant la juge être un des hommes parlant sur cette bande. Selon une source proche de l'enquête, l'expertise scientifique n'a pas permis d'authentifier sa voix avec une certitude absolue. Mais des personnes le connaissant, interrogées par l'AFP, se sont dites convaincues qu'il s'agissait de sa voix.

 "Aller jusqu'au bout"

Sakine Cansiz était une figure du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), considérée comme proche de son chef historique Abdullah Öcalan. Fidan Dogan, elle, était une militante kurde très connue au sein de la classe politique européenne.

"Dans les assassinats politiques, on sait toujours quel peut être l'Etat commanditaire, mais on n'a jamais de preuve précise. Or ici, on a la chance d'en avoir", a déclaré à l'AFP Antoine Comte, un avocat des proches des victimes.

"Il faut aller jusqu'au bout et mettre en cause les commanditaires dont les noms apparaissent dans +l'ordre de mission+", a-t-il ajouté.

Le MIT a déjà démenti toute implication dans ce crime. Dans un discours préélectoral en mars, le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan l'avait attribué au mouvement de Fethullah Gülen -son ex-allié devenu son ennemi- qu'il soupçonne d'avoir infiltré les organes de sécurité turcs.

Dans leur demande d'acte, à laquelle la juge est tenue de répondre sous un mois, les familles lui enjoignent à nouveau d'interroger les renseignements français sur ce qu'ils pouvaient savoir d'Ömer Güney, selon la source proche du dossier. La magistrate avait rejeté en septembre 2013 une requête similaire.

Elles s'interrogent notamment sur un mail adressé à la préfecture de police de Paris le 20 janvier 2013, deux jours après le placement en garde à vue du suspect.

Ce courriel anonyme dénonçant Ömer Güney contenait des éléments extrêmement précis -tel le voyage en Turquie du suspect en décembre 2012- qui se sont plus tard avérés exacts selon cette source, qui indique que ce message a été adressé d'un ordinateur dont le fournisseur d'accès se trouve à Téhéran.

Le Parlement turc a voté début juillet un projet de loi destiné à relancer le processus de paix entamé fin 2012 avec les rebelles kurdes en Turquie et actuellement au point mort. Le conflit kurde en Turquie a fait plus de 45.000 morts depuis 1984. 
(AFP, Jacques CLEMENT
, 18 juillet 2014)



INFO-TURK

jeudi 10 janvier 2013

Trois militantes kurdes abattues à Paris

Trois militantes kurdes abattues à Paris

Mis à jour | publié  
http://www.lefigaro.fr/actualite-france/2013/01/10/01016-20130110ARTFIG00423-trois-militantes-kurdes-abattues-a-paris.php


Leurs corps ont été découverts dans la nuit au Centre d'information du Kurdistan, dans le Xe arrondissement. Les meurtres qui suggèrent des exécutions seraient intervenus mercredi après-midi.

La scène du crime suggère une exécution. Trois militantes kurdes d'origine turque ont été abattues dans la nuit de mercredi à jeudi au Centre d'information du Kurdistan, situé dans le dixième arrondissement de la capitale. Les corps ont été découverts peu avant 2 heures du matin au premier étage d'un immeuble du 147, rue La Fayette. Deux des femmes auraient été tuées d'une balle dans la nuque, la troisième aurait été touchée au ventre et au front. 

Aucune plaque ne signale la présence de ce centre, dont l'accès est protégé par un digicode. Les enquêteurs pensent que les militantes, qui étaient seules dans les locaux, ont ouvert elles-mêmes à leur(s) assaillant(s). L'alerte a été donnée par les proches des victimes qui n'arrivaient pas à les joindre depuis mercredi après-midi. Le petit ami de l'une d'elles a tenté de se rendre sur place mais n'avait pas les clés et n'a pu rentrer immédiatement.

Une détonation entendue à 18 heures

Sakine Cansiz, Fidan Dogan et Leyla Soylemez. Capture d'écran Firatnews.
Sakine Cansiz, Fidan Dogan et Leyla Soylemez. Capture d'écran Firatnews.
 
Les policiers ont été appelés à 1h45 pour intervenir. Ils ont dû forcer la porte, révèle Europe 1, et ont alors découvert une scène de crime ensanglantée. On ignore encore l'heure à laquelle ont été tuées ces femmes mais un voisin a confié à la radio avoir entendu une détonation vers 18 heures. 

L'identité des victimes a été confirmée par le responsable du centre Leon Edart, responsable de la fédération des associations kurdes. Il s'agit de Sakine Cansiz, l'une des fondatrices du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), Fidan Dogan, 32 ans, représentante du Congrès national du Kurdistan (KNK), basé à Bruxelles, et Leyla Soylemez, une jeune activiste, responsable des associations de jeunesse kurdes.

Selon plusieurs manifestants rencontrés sur place, la cible principale de l'attentat était Sakine Cansiz, une figure du mouvement kurde, qui a été emprisonnée en Turquie. Ces membres de la communauté kurde à Paris voient la main des services secrets turcs derrière l'attentat. 

Sakine Cansiz, une femme d'une cinquantaine d'années, avait, selon ces témoignages, le statut de réfugié politique en France et voyageait beaucoup en Europe, notamment en Allemagne et en Belgique. 

«Responsable de l'organisation des femmes kurdes, elle participait à de nombreuses réunions. Il y a plus de deux cents associations kurdes en Europe, dont une vingtaine en France», raconte une journaliste kurde au milieu de la foule des manifestants. Selon cette journaliste qui a rencontré Sakine Cansiz au début de la semaine au Centre culturel kurde, celle-ci venait d'arriver à Paris, où elle était aussi suivie pour «des problèmes santé». La militante ne lui avait alors pas paru «particulièrement inquiète ou menacée». 

Toujours selon cette journaliste kurde, les bureaux du Centre d'information du Kurdistan se composent de deux pièces auxquelles s'ajoutent une cuisine et une salle de bains, au 1er étage du 147, rue La Fayette et ne sont pas spécialement sécurisés. 

Dénonçant des meurtres «insupportables», le ministre de l'Intérieur, Manuel Valls, s'est déplacé sur place en début de matinée. «Soyez assurés de la détermination des autorités françaises» pour résoudre cette affaire, affirme-t-il. À la vue du ministre, les manifestants ont scandé des slogans tels que «Solution politique pour le Kurdistan» ou «Nous sommes tous du PKK». 

Peu de détails ont filtré sur les circonstances du drame. Mais les enquêteurs ont précisé au Figaro que les Kurdes de cet institut auraient eu des différends avec la communauté turque de la Seine-Saint-Denis, notamment les responsables d'un journal turc.

Dès l'annonce de ces assassinats, des centaines de Kurdes se sont rassemblés devant l'immeuble, scandant «Elles ne sont pas mortes», «Nous sommes tous PKK!», «Turquie assassin, Hollande complice!». La Fédération des associations kurdes de France appelle les Kurdes d'Europe «à se rassembler à Paris pour dénoncer cette attaque».
La section antiterroriste du parquet de Paris a été saisie. Elle a confié l'enquête à la sous-direction antiterroriste (Sdat) et à la section antiterroriste (SAT) de la brigade criminelle de la police judiciaire.