La reconnaissance du génocide des Arméniens
par la France
29 mai 1998, il y a 22 ans
Je me souviens comme aujourd'hui. C'était un 29 mai, ensoleillé. Nous étions nombreux devant le Palais Bourbon avant de pouvoir rentrer et accéder à la partie réservée aux observateurs du l'hémicycle de l'Assemblé Nationale. Milliers de manifestants attendaient à l'extérieur sur la place du Président E. Herriot, dans l'attente du vote.
Comme Conseiller municipal d'Alfortville je faisais partie des invités pour écouter le rapporteur, le député François Rochebloine, les interventions des différents groupes politiques et notamment celle de Patrick Devedjian, très émouvante, avant le vote.
Les consignes des huissiers étaient strictes : "Pas de manifestation dans les trajets pour approuver ou désapprouver une intervention, rester toujours assis, utilisations de portable ou appareil photo interdites, etc.)
N'empêche qu'après le vote, unanime, tout le monde s'est mis débout, députés comme l'assistance, pour applaudir et se féliciter mutuellement.
Mais cela prendra trois ans de bataille politique, administrative et militante, presque journalière, une tente dressée devant le Sénat où un stand tenu, jour et nuit, par des militants récoltait des signatures (à l'époque des plateformes de réseaux sociaux n'existaient pas pour faire signer des pétitions en ligne) pour que ce vote soit aussi adapté par le Sénat (réticent) pour enfin devenir une loi, le 29 janvier 2001, promulguée par le président Jacques Chirac.
On oublie souvent de mentionner mais ce vote de mai 1998 ne serait pas possible sans le travail incessant du Comité du 24 avril, sous la présidence de Jean Varoujean Guréghian (ADL-Ramgavar) qui a su fédérer d'une façon consensuelle près de 30 associations arméniennes de France, et ce depuis début 1993, avec, préalablement, la création de la COPA
(Coordination des Organisations Politiques Arméniennes), puis du
Comité du 24 Avril en octobre 1994. Après le vote de la loi en 2001 le Comité du 24 avril s'est transformé en CCAF (Conseil de Coordination des organisations Arméniennes de France).
Varoujan Sirapian
Président-fondateur
de l'Institut Tchobanian
ancien Conseiller municipal
PS : pour aller plus loin
https://fr.wikipedia.org/wiki/Reconnaissance_politique_du_g%C3%A9nocide_arm%C3%A9nien