Syrie : Le Sommet des non-alignés à Téhéran...
gifle retentissante à l’impérialisme occidental ?
gifle retentissante à l’impérialisme occidental ?
par Docteur Amin Hoteit
Pour
Laurent Fabius, ministre français des Affaires étrangères, est
« coupable » tout Syrien qui soutient les autorités syriennes, et donc
le peuple syrien, dans une guerre non déclarée par terroristes
interposés promus au rang de révolutionnaires admirables… Ce Syrien là
est non seulement coupable mais aura à « rendre des comptes »… ! Voilà
les bribes de phrases accidentellement entendues sur une chaîne de
télévision française le 30 Août 2012… Accidentellement, parce qu’il
n’est plus supportable de les écouter mentir, volontairement ou par
mimétisme, à longueur de jours et de nuits… surtout
lorsque Monsieur le Ministre après avoir bien fait pleurer dans les
chaumières, en inversant les rôles, use de la phrase magique : « nul ne
pourra dire qu’il ne savait pas ! ».
Monsieur
le Ministre… ils savent ! Ces syriens qu’ils soient des opposants
patriotes ou de purs loyalistes connaissent la réalité syrienne mieux
que vous ne la connaîtrez jamais et sont loyaux à l’égard
de la Syrie et de la France au moins autant que vous l’êtes… au moins !
Si les hasards de la vie ont fait qu’ils ont adopté la nationalité
française… rien, absolument rien, ne les condamne à trahir leur patrie
d’origine sur vos conseils… rien ne les oblige à rejoindre les
marionnettes désarticulées des « opposants made in France ». D’autant
plus que des personnalités éminentes de ce pays ne se dérobent plus pour
dire et écrire que votre « diplomatie » va à l’encontre des intérêts et
des valeurs de la France quelles que soient ses difficultés actuelles,
et que la grande majorité de la vraie « communauté internationale » ne
dit pas le contraire et vous le fait savoir [NdT].
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Dès la première semaine de sa présidence du Conseil de sécurité, la France a tenu à fixer le 30 Août pour la convocation d'une réunion destinée à « discuter du cas syrien » ;
ce qui pose la question de savoir pourquoi elle a choisi une date aussi
tardive malgré l’accélération des événements sur le terrain et
l’évolution de la situation politique, notamment depuis que Mr Kofi
Annan a été poussé à démissionner de son poste d’émissaire onusien
chargé d’apporter une solution pacifique à la crise.
Avant d'examiner cette question nous rappelons que,
dès le début de « la crise syrienne », la France a joué un rôle de
premier plan non seulement par son ingérence à tous les niveaux mais
aussi en se posant comme « le pays d’accueil » d’une prétendue
« opposition syrienne » qui s’est traduite sur le terrain par le
terrorisme tuant et déplaçant les Syriens… En effet, le gouvernement
français a contribué avec ceux de quatre autres pays [États-Unis,
Turquie, Arabie saoudite, Qatar] à encourager les actes terroristes en Syrie et à empêcher toute solution politique fondée sur le dialogue national entre Syriens de tous bords, se révélant de plus en plus pressé de se débarrasser des autorités syriennes pour leur substituer un gouvernement inféodé à l’Occident et de préférence à lui-même !
Il
est évident que la France ne décide pas seule de son degré et de son
timing d’ingérence dans les affaires syriennes, mais qu’elle agit en
parfaite coordination avec « le camp des agresseurs de la Syrie sous
direction US », d’où le choix du 30 Août dicté par les besoins et
objectifs de ce camp et se rapportant à deux raisons principales.
1. La première raison correspond à leur volonté de préparer
l'environnement international à une résolution du Conseil de sécurité
qui puisse leur permettre d’atteindre leurs principaux objectifs en
Syrie et dans la région, après avoir levé les obstacles engendrés par les vetos de la Russie et de la
Chine qui ont fait échouer le plan échafaudé pour justifier leur
ingérence en Syrie. C’est pour cela que chacun de ces cinq
gouvernements, à commencer par celui de la Turquie, s’est remis aux
lamentations humanitaires et à la promotion de zones tampons ou « zones
de sécurité pour terroristes » tout en appelant à la formation d’un « Gouvernement de transition » qu’il serait prêt à reconnaître ! Mais pour autant, les groupes terroristes n’ont pas cessé de perpétrer assassinats et massacres d’une bestialité sans pareille dans plusieurs
régions syriennes, notamment à Darraya et Germana près de Damas [*] ;
ce qui, à notre avis, ne modifiera en rien l’opinion de tout observateur
raisonnable. En effet :
1.1. Concernant
les couloirs humanitaires, les zones tampons ou de sécurité… il n’est
pas inutile de rappeler que la Russie et la Chine persistent dans leur
refus de toute ingérence et dans leur soutien à la « Déclaration de
Genève » qui ne reconnait que la solution du dialogue sans aucune
atteinte à la souveraineté de l’État syrien. Par conséquent, s’entêter à
créer de telles zones, en dehors du Conseil de
sécurité, signifie la guerre contre la Syrie menée par ce même camp et
donc par l’OTAN dont nous connaissons les réticences face aux risques
d’une nouvelle guerre, ainsi que les insuffisances militaires surtout
depuis que l’Iran a fait savoir sa ferme décision d’intervenir en cas
d’agression. C’est ainsi que nous comprenons les paroles du Président
syrien et de ses alliés qualifiant d’ « irréalistes » ce subterfuge de
« zones… », quel que soit le nom qu’on leur donne !
1.2. Concernant le « Gouvernement de transition » que la France exige et se hâte de concocter s’imaginant que « les multiples oppositions syriennes », qui n’ont même pas réussi à se mettre d'accord sur un Conseil unique qui les réunisse alors
qu’elles sont sans autorité aucune, puissent construire une autorité
gouvernementale représentative des Syriens, sans terre, sans peuple, et
sans autre pouvoir que celui « du terrorisme sous ordre multinational ».
Une telle exigence est donc toute aussi inefficace et irréaliste que la
précédente !
1.3.
Reste l’exploitation de la carte des « massacres à répétition »
manifestement programmés avant chaque réunion du Conseil de sécurité
consacrée au cas syrien pour être faussement attribués à l’Armée et aux
autorités syriennes… Il va sans dire qu’elle est désormais grillée et
obsolète aux yeux de bon nombre d’États puissants de la planète,
maintenant que le monde s’est divisé en deux camps plus que méfiants
l’un vis-à-vis de l’autre !
2.
La deuxième raison correspond à leur volonté de nuire à l'Iran et de
perturber le « Sommet du Mouvement des non-alignés » prévu à Téhéran le
30 Août justement, ce même jour choisi par la France pour la réunion du
Conseil de sécurité sous sa présidence, depuis qu’avec ses alliés elle a
clairement pressenti que le succès de ce Sommet serait une gifle
retentissante donnée par l’Iran à l’Occident et plus particulièrement
aux USA qui n’ont cessé de tenter de l’intimider militairement, de
l’isoler diplomatiquement, et de lui imposer un blocus économique de
plus en plus serré sous l’éternel prétexte de son ambition nucléaire qui
menacerait la paix. Mais malgré le mépris des médias occidentaux
faisant comme si un tel Mouvement n’existait pas, et malgré toutes les
tentatives occidentales pour boycotter sa réunion en faisant pression
sur tel ou tel gouvernement pour en réduire le niveau de participation,
semer la zizanie entre les participants, et surtout jeter le doute sur
ses décisions et recommandations, le Sommet de Téhéran est une réussite
puisqu’il a abouti à ce qui suit :
2.1.
Le rééquilibrage des relations internationales après dépoussiérage du
« Mouvement des non-alignés » en déclin depuis la disparition de trois
de ses dirigeants historiques [Nasser, Tito et Nehru] et la dissolution
de l'Union soviétique. Un rééquilibrage qui constitue une nouvelle étape
sur la voie d’un monde multipolaire après celle des trois double-vétos
russes et chinois qui ont empêché les États-Unis d’utiliser « le Conseil
de sécurité » pour mettre en œuvre leurs politiques d'agression et
les ont poussés, en désespoir de cause, à solliciter « l'Assemblée
générale des Nations Unies » pour camoufler leur échec et faire croire
qu’ils contrôlaient toujours la « communauté internationale ». Un
rééquilibrage rendu possible par la volonté de 120 pays réunis à Téhéran
autour de décisions justes et rationnelles pour le bénéfice de tous les
peuples et loin de toute soumission aux diktats de la seule puissance
US. Il n’est donc pas exagéré de dire que nous avons assisté à une
« seconde naissance du Mouvement des non-alignés », à l’initiative de
l’Iran, prélude certain d’un nouvel ordre mondial !
2.2.
La démonstration du ridicule de la logique de certains gouvernements
occidentaux et de leurs médias hostiles à l'Iran qui, par son accueil à
tous ces pays du monde réel, reprend sa juste place dans le cortège des
nations de la communauté internationale malgré toutes leurs allégations
contraires.
2.3.
Un éclairage nouveau sur la réalité d’un pays musulman qui a réussi sa
révolution et son indépendance en mettant ses richesses et ses capacités
au profit de réalisations nationales incontestables et à l’abri de
toute hégémonie ou servitude étrangères, ce dont les Iraniens ne sont
pas peu fiers !
2.4. La recherche sincère d’une solution à la crise syrienne par le respect de la volonté du peuple syrien,
seul habilité à décider en toute indépendance de la composition de son
gouvernement qui ne saurait arriver sur les chars des forces
d’occupation… La simple adoption d'une telle position par
le « Sommet des non-alignés » est susceptible de conduire à l'échec de
tous les plans US et de ses suiveurs à l'Assemblée générale des Nations Unies.
2.5. La résistance face à l'hégémonie US et au
colonialisme occidental en plus de la remise en question du
fonctionnement des instances internationales et de la restructuration du
Conseil de sécurité… Même si nous sommes conscients que ces révisions
ne se réaliseront pas de si tôt, il n’en demeure pas moins que ce Sommet qui a réuni les deux tiers des pays du monde se dirige dans cette direction ; ce qui met au défi l'Occident et plus particulièrement les États-Unis confrontés à la volonté de la communauté internationale réclamant la justice et la stabilité.
Globalement, nous
pouvons donc dire que « le Sommet des non-alignés qui s’est tenu à
Téhéran » est un épisode supplémentaire de la série des victoires de
l’Iran et de ses alliés qui, ajouté aux épisodes précédents, constitue
un camouflet à l’Occident en situation d’échec, et augure d’un Nouvel
Ordre Mondial plus équilibré et d’un Moyen Orient appartenant à ses
peuples !
Dr Amin Hoteit
31/08/2012
Article traduit de l’arabe par Mouna Alno-Nakhal [Biologiste]
Article original : Al-tayyar
قمة عدم الانحياز في ايران ... صفعة بوجه الغرب ؟
(العميد امين حطيط)
http://www.tayyar.org/Tayyar/